L'ex-dirigeant de l'ETA Josu Ternera maintenu en détention

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L'ex-dirigeant de l'eta josu ternera maintenu en detention[reuters.com]
(Crédits : Vincent West)

PARIS (Reuters) - L'ancien dirigeant de l'organisation séparatiste basque ETA Josu Ternera, dont l'Espagne a demandé à la France l'extradition, a été maintenu jeudi en détention provisoire dans l'attente de l'examen des demandes de Madrid, a annoncé le parquet général de la cour d'appel de Paris.

Egalement connu sous le nom d'Antonio Urrutikoetxea, cet homme de 68 ans est notamment soupçonné d'avoir été impliqué dans un attentat qui a fait onze morts, dont cinq enfants, dans une caserne de la Guardia Civil à Saragosse en 1987.

Il a été condamné à deux reprises par défaut en France.

La première fois à une peine de cinq ans de prison, portée à sept ans en appel en décembre 2010, pour participation à une association de malfaiteurs terroriste (AMT) et des faits commis dans les Hautes-Pyrénées et le Lot-et-Garonne en 2002-2005.

La seconde fois le 1er juin 2017, également pour AMT, pour des faits commis en Ariège et en Norvège en 2011-2013.

Dans les deux cas, le tribunal avait émis un mandat d'arrêt à son encontre. De son côté, Josu Ternera a fait opposition de chacune de ces condamnations, ce qui pourrait lui permettre d'être rejugé si ces requêtes sont jugées recevables.

Egalement visé par un mandat d'arrêt international émis en 2002 par l'Espagne pour l'attentat de 1987, il a finalement été arrêté en mai à Sallanches (Haute-Savoie), lors d'une opération menée par les polices française et espagnole.

Il avait aussi fait opposition à son placement en détention provisoire, recours examiné mercredi par la Cour d'appel de Paris qui l'a, dans un premier temps, remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Mais il a aussitôt été placé en rétention judiciaire à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à la suite de la communication par l'Espagne de documents demandant son extradition. Un magistrat du parquet général lui a notifié jeudi deux demandes d'extradition espagnoles et le mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne.

Le président de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel a pour sa part décidé de le placer en détention provisoire dans l'attente de l'examen des demandes espagnoles, lit-on dans un communiqué du parquet général.

Ces demandes d'extradition seront examinées par la chambre de l'instruction le 26 juin et l'opposition de Josu Ternera à sa condamnation de 2010 le 28, précise-t-on au parquet général.

L'ETA a annoncé en mai 2018 la dissolution de toutes ses structures, après 50 ans de lutte armée. Josu Ternera a été de ceux qui ont proclamé cette dissolution.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)