La convention citoyenne décidera de la taxe carbone, selon Poirson

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(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Il reviendra à la "convention citoyenne sur le climat" annoncée par Emmanuel Macron de se prononcer sur l'avenir de la taxe carbone, a déclaré jeudi Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.

La hausse pour 2019 de cette taxe sur les émissions de dioxyde de carbone, élément déclencheur du mouvement de contestation des "Gilets jaunes" à l'automne dernier, avait été annulée fin 2018 par le gouvernement.

Dans son premier rapport, le Haut Conseil sur le climat mis en place par le président de la République fin novembre 2018 juge que la France n'a pas rempli ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2018. Il estime qu'elle aura du mal à atteindre la neutralité carbone en 2050 sans la taxe carbone.

L'instance présidée par la climatologue franco-canadienne Corinne Le Quéré préconise de ne pas abandonner la taxe mais d'en revoir le dispositif.

Sur cette question très sensible socialement, la balle est dans le camp de la convention citoyenne sur le climat annoncée le 25 avril dernier par Emmanuel Macron dans le cadre des mesures issues du "Grand débat national", a déclaré Brune Poirson sur BFMTV.

"Ce n'est pas nous qui allons décider, c'est la convention citoyenne (...). Effectivement, la taxe carbone, c'est-à-dire mettre un prix sur la pollution, on sait que c'est un outil qui est très efficace", a-t-elle dit.

"On sait que c'est un bon outil. Pour le moment et pour l'instant, le Premier ministre l'a dit, ce n'est pas dans nos objectifs à court terme. En revanche, ça peut faire partie tout à fait de cette convention citoyenne qui va être lancée. C'est 150 citoyens tirés au sort qui vont devoir (...) faire des propositions très concrètes pour engager la France encore plus résolument dans la transition écologique."

Priée de dire si la taxe carbone serait de nouveau à l'ordre du jour si la convention citoyenne le proposait, la secrétaire d'Etat a répondu: "C'est ce sur quoi s'est engagé le Premier ministre, soit par référendum, soit devant l'Assemblée nationale, effectivement."

L'Assemblée nationale a entamé mercredi l'examen du projet de loi sur l'énergie et le climat qui doit entériner le report à 2035, au lieu de 2025, de l'objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France.

(Danielle Rouquié, édité par Bertrand Boucey)