USA 2020 : Les candidats démocrates divisés sur l'assurance santé

reuters.com  |   |  773  mots
Usa 2020: les candidats democrates divises sur l'assurance sante[reuters.com]
(Crédits : Mike Segar)

MIAMI, Floride (Reuters) - Les candidats à l'investiture démocrate ont exprimé leurs désaccords sur le modèle américain de couverture santé lors du premier débat mercredi, reflétant les divisions au sein du parti sur la nécessité de supprimer l'assurance privé pour adopter un système d'assurance maladie pour tous.

Lors du premier de deux débats consécutifs, réunissant dix candidats chaque soir, la sénatrice américaine du Massachusetts Elizabeth Warren et le maire de New York Bill de Blasio ont été les seuls candidats à lever la main à la question de savoir qui soutenait un système mettant fin à l'assurance privée.

Warren, chef de file de l'aile progressiste du Parti démocrate, a estimé que l'assurance privée tirait profit des Américains. Cette dernière, qui soutient une assurance maladie pour tous ("Medicare for All") financée par le gouvernement, a critiqué ceux qui pensent que cette idée n'est pas réalisable politiquement.

"L'assurance santé est un droit fondamental et je me battrai pour cela", a-t-elle déclaré.

L'ancien élu au Congrès Beto O'Rourke (Texas) a estimé pour sa part que l'assurance privée était "essentielle pour notre capacité à faire en sorte que tout le monde soit pris en charge", avant d'être coupé par Bill de Blasio.

"L'assurance privée ne fonctionne pas pour des dizaines de millions d'Américains lorsque vous parlez de co-paiements, de franchises, de primes - cela ne fonctionne pas. Comment pouvez-vous défendre un système qui ne fonctionne pas?", a-t-il demandé.

Après avoir passé des années à défendre la loi sur l'assurance maladie obligatoire ("Obamacare") contre les tentatives des républicains visant à l'abroger, les démocrates sont désormais divisés sur la meilleure approche pour la corriger.

Le "Medicare for All" défendu par Elizabeth Warren et le sénateur du Vermont Bernie Sanders, qui bénéficie d'un soutien croissant au Congrès, créerait un régime de santé géré par le gouvernement éliminant l'assurance privée. Il est calqué sur le programme de santé gouvernemental Medicare destiné aux personnes âgées.

TOUS OPPOSÉS À TRUMP SUR L'IMMIGRATION

Tous les candidats s'accordent pour dire qu'ils s'opposent à la politique de Donald Trump en matière d'immigration, mais deux candidats de l'Etat frontalier du Texas ont fait part de leurs divisions sur la méthode à adopter.

L'ancien secrétaire au Logement Julian Castro a dit qu'il décriminaliserait le passage de la frontière pour les migrants, qui a conduit à la séparation des familles. Il a appelé Beto O'Rourke, ancien représentant du Texas, à le soutenir

Ce dernier a expliqué que lorsqu'il était membre du Congrès, il avait contribué à la présentation d'un projet de loi visant à garantir que les demandeurs d'asile et les réfugiés aux Etats-Unis ne soient pas criminalisés.

Ce à quoi Castro a répondu: "Je ne parle pas de ceux qui demandent l'asile, je parle de tous les autres".

Les démocrates ont également critiqué les réformes économiques de Trump, affirmant qu'elles avaient profité aux riches aux dépens des travailleurs américains.

"ENNUYEUX"

L'intensité de ce premier débat, après six mois d'une campagne plutôt calme, a reflété les enjeux importants dans ce qui pourraient être moment décisif pour certains candidats qui ont du mal à se faire remarquer dans une course à l'investiture où plus de 20 candidats rêvent de faire face à Trump aux élections de 2020.

Les dix participants à la première session ont eu l'occasion de sortir de l'ombre des candidats du peloton de tête, à l'instar de Joe Biden et Bernie Sanders, qui doivent débattre jeudi soir.

Warren, dont la côte de popularité a grimpé dans les dernières enquêtes d'opinion, était la tête d'affiche de la première soirée. A ses côtés, neuf autres candidats, dont les sénateurs américains Cory Booker (New Jersey) et Amy Klobuchar (Minnesota), l'ancien représentant John Delaney, la représentante d'Hawaï, Tulsi Gabbard, le gouverneur de l'État de Washington, Jay Inslee et l'élu de l'Ohio Tim Ryan.

Donald Trump a fait savoir qu'il ne réagirait pas en direct en publiant des messages sur Twitter pendant le débat, qui se déroule pendant que le président se rend à Osaka, au Japon, pour le sommet du G20.

Mais peu après le début des débats, il n'a pas s'empêcher de publier un commentaire sur le réseau social. "ENNUYEUX", a-t-il écrit.

(James Oliphant, Ginger Gibson et Letitia Stein; Arthur Connan pour le service français)