BERLIN (Reuters) - La police allemande a arrêté deux nouveaux suspects dans l'enquête sur le meurtre du préfet Walter Lübcke, engagé en faveur de l'accueil des migrants, attribué à un sympathisant d'extrême droite, a annoncé jeudi le bureau des procureurs fédéraux.

L'un d'eux, identifié sous le nom d'Elmar J., est accusé d'avoir vendu l'arme utilisée par Stephen E., qui a avoué avoir abattu Lübcke le 2 juin dernier à Cassel, dans le land de Hesse.

Le second suspect, Markus H., aurait mis les deux hommes en contact.

Confondu par son ADN, Stephen E. est passé aux aveux et a affirmé aux enquêteurs qu'il avait agi seul.

Walter Lübcke appartenait à l'Union des chrétiens démocrates (CDU) d'Angela Merkel. Le préfet de Cassel était régulièrement attaqué sur des forums internet pour son soutien à la politique d'accueil des réfugiés décidée par Merkel en 2015.

Son assassinat a suscité un débat en Allemagne sur les moyens à disposition des forces de sécurité pour surveiller les groupes d'extrême droite, notamment sur internet.

Le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer, a annoncé mercredi que les services de sécurité allaient bénéficier de moyens humains et matériels supplémentaires affectés à ces tâches.

Selon l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), l'Allemagne abrite environ 12.700 radicaux d'extrême droite potentiellement violents.

D'après un sondage récent réalisé par l'institut Civey, trois Allemands sur cinq estiment que le gouvernement n'en fait pas assez dans la lutte contre l'extrême droite.

(Holger Hansen; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)