Vatican : Le mystère reste entier sur la disparition d'Emanuela Orlandi

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(Crédits : Vatican Media)

CITE DU VATICAN (Reuters) - L'ouverture de deux tombes du Cimetière teutonique jeudi au Vatican, dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'une adolescente de quinze ans en juin 1983 à Rome, n'a permis de retrouver aucun reste humain, pas même ceux des princesses censées y reposer depuis près de deux siècles.

Les experts recherchaient la trace d'Emanuela Orlandi, la fille d'un employé du Vatican qui a disparu à Rome il y a 36 ans. Cette affaire a alimenté de nombreuses rumeurs, sur fond de théories du complot impliquant parfois la pègre et le Vatican.

L'ouverture des tombes a commencé après une prière dans le cimetière réservé dans l'enceinte du Vatican aux familles nobles allemandes ou autrichiennes d'origine.

Les experts pensaient au moins trouver les restes de la princesse Sophie de Hohenlohe, morte en 1836, et de la princesse Carlotta Federica de Mecklenbourg, décédée en 1840. Mais aucun ossement, aucun cercueil n'ont été découverts.

"Le résultat de la fouille est négatif. Il n'y a aucun reste humain, aucune urne", a dit le porte-parole du Vatican, Alessandro Gisotti.

"Pour un approfondissement ultérieur, des vérifications de documents sont en cours concernant les interventions structurelles qui ont eu lieu dans la zone du Cimetière teutonique, d'abord à la fin du XIXe siècle, et plus récemment entre les années 1960 et 1970", a-t-il précisé.

Sous la tombe de la princesse Sophie de Hohenlohe a été découvert un souterrain de 4 mètres sur 3,70 m, vide.

A l'automne dernier, des ossements humains retrouvés lors de travaux dans l'enceinte de la nonciature apostolique (ambassade du Saint-Siège) à Rome se sont révélés être ceux d'un homme mort il y a plus de cinquante ans.

La famille Orlandi avait ensuite reçu une lettre anonyme disant que le corps d'Emanuela était peut-être enterré au Cimetière teutonique, ce qui a entraîné les recherches menées jeudi.

Le mystère plane également sur la disparition d'une autre adolescente, Mirella Gregori, dont on est aussi sans nouvelle depuis 1983.

En 2012, le père Gabriele Amorth, exorciste du Vatican, a déclaré qu'Emanuela Orlandi avait été enlevée par un gendarme du Vatican pour participer à des parties fines, avant d'être assassinée. Selon lui, une ambassade étrangère était impliquée dans cette affaire.

Des sources policières ont évoqué pour leur part un enlèvement organisé par un groupe turc afin d'obtenir la libération de Mehmet Ali Agca, qui avait tiré sur le pape Jean Paul II en mai 1981.

(Philip Pullella; Guy Kerivel pour le service français)