Trump s'en prend à des élues démocrates, qui dénoncent une diversion

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Donald trump s'en prend encore a des elues democrates[reuters.com]
(Crédits : Alexander Drago)

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a renouvelé lundi ses attaques contre quatre élues démocrates du Congrès américain issues de minorités et a rejeté les critiques selon lesquelles ses propos étaient de nature raciste, suscitant une vague d'indignation chez les démocrates et quelques élus républicains.

S'exprimant depuis la Maison blanche, le président américain a déclaré que les personnes qu'il a qualifiées de "critiques" des Etats-Unis pouvaient quitter le pays.

Cette déclaration fait suite aux propos que Trump a tenus dimanche sur Twitter, s'en prenant à ces parlementaires en leur demandant de "retourner" d'où elles viennent, "des pays infestés par la criminalité", avait-il dit.

"Si vous n'êtes pas contentes aux Etats-Unis, si vous vous plaignez tout le temps, très simple: vous pouvez partir", a-t-il insisté.

Donald Trump n'a pas indiqué les noms mais a dit viser les "élues 'progressistes' démocrates du Congrès". Il faisait apparemment référence à Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib, qui sont membres de la Chambre des représentants.

Alexandria Ocasio-Cortez, Ayanna Pressley et Rashida Tlaib sont toutes nées aux Etats-Unis. Ilhan Omar, une réfugiée somalienne, est installée aux Etats-Unis depuis plus de vingt ans.

A la question de savoir s'il était inquiet que ses propos soient décrits comme racistes par certains et que les suprémacistes blancs puissent y voir une cause commune, Donald Trump a répondu par la négative. "Cela ne me préoccupe pas parce que beaucoup de gens sont d'accord avec moi", a-t-il dit.

Lors d'une conférence de presse organisée au Capitole lundi, les quatre élues visées ont déclaré que Trump tentaient de créer des divisions et de détourner l'attention de ce qu'elles considèrent comme des ratés politiques sur les questions de l'immigration, des soins de santé et des impôts.

"Les esprits et les dirigeants faibles mettent en doute notre loyauté à notre pays dans le but d'éviter de remettre en cause et de débattre des politiques", a déclaré Ocasio-Cortez, figure montante de la scène politique américaine.

Tlaib et Omar ont de nouveau appelé à une procédure de destitution ("impeachment") de Trump.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et d'autres dirigeants du parti sont venus à la rescousse des élues attaquées, accusant Trump de favoriser par ses déclarations le nationalisme blanc.

Les sénatrices démocrates Kamala Harris et Kirsten Gillibrand ont condamné les tweets "racistes" du président.

Si la plupart des républicains sont restés silencieux sur le sujet, de rares élus ont fait part lundi soir de leur inquiétude. D'autres se sont montrés plus mesurés, ainsi les sénateurs Mitt Romney et Marco Rubio ont condamné les propos de Trump mais ont refusé de dire s'ils considéraient ces déclarations comme racistes.

Le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a déclaré que les quatre élues visées avaient leur place aux Etats-Unis, sans toutefois critiquer Trump. "Le président n'est pas raciste", a-t-il dit devant les journalistes.

(Jeff Mason et Susan Cormwell, avec Richard Cowan, Mohammad Zhargam et Roberta Rampton; Guy Kerivel, Nicolas Delame et Jean Terzian pour le service français)