Nouveaux raids aériens dans la province d'Idlib, des dizaines de morts

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Nouveaux raids aeriens dans la province d'idlib, au moins 20 morts[reuters.com]
(Crédits : Social Media)

AMMAN/BEYROUTH (Reuters) - Des dizaines de personnes ont péri lundi en Syrie lors d'attaques aériennes attribuées aux forces de Damas dans la province d'Idlib, a-t-on appris auprès de secouristes et d'habitants.

Une première attaque a touché un marché et des zones résidentielles de Maarat al Noumane, faisait 32 morts, et une deuxième a fait six morts à Sarakeb.

Ces attaques se sont produites au lendemain de raids gouvernementaux qui ont fait au moins 18 morts. [nL8N24M0W1]

"Des corps jonchent les rues. Puisse Dieu nous venger de Poutine et de Bachar al Assad pour leurs crimes", a réagi Abdoul Rahmane al Yasser, un secouriste appartenant à la défense civile de la province.

La Russie a nié avoir participé aux raids et la presse d'Etat syrienne affirme que plusieurs personnes ont été blessées par des missiles tirés par des rebelles.

Les attaques aériennes commises contre des marchés et des zones résidentielles sont de plus en plus fréquentes depuis le lancement en avril d'une campagne menée par les forces syriennes et leur allié russe, qui a déjà fait des centaines de morts parmi les civils.

Cette offensive n'a pour l'heure pas produit les effets escomptés dans cette zone où des djihadistes combattent au côté de rebelles soutenus par la Turquie pour défendre le dernier bastion des insurgés.

La Russie et l'armée syrienne démentent viser de façon aveugle les zones civiles avec des munitions à fragmentation et des bombes incendiaires.

Moscou assure que les forces pro-gouvernementales ne font que repousser des offensives terroristes de combattants du groupe djihadiste Al Qaïda et accuse les rebelles de rompre le cessez-le-feu conclu l'an dernier entre la Russie et la Turquie.

"C'est à notre voisin russe que revient la responsabilité de faire cesser les attaques du régime à Idlib", a réagi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu à la chaîne de télévision TGRT Haber.

Il est également revenu sur la situation dans les zones tenues par les combattants des milices YPG dans le nord de la Syrie et rappelé qu'Ankara exigeait l'instauration d'une zone de sécurité et que l'armée turque interviendrait si ses demandes n'étaient pas suivies d'effet.

"Si la zone de sécurité n'est pas instaurée et que notre pays continue d'être menacé, nous lancerons une opération à l'est de l'Euphrate", a-t-il prévenu.

(Suleiman Al-Khalidi, avec Sarah Dadouch à Istanbul, Nicolas Delame pour le service français)