par Edward Taylor

FRANCFORT (Reuters) - Daimler a annoncé mercredi qu'il allait intensifier ses réductions de coûts après avoir subi au deuxième trimestre une perte d'exploitation de 1,56 milliard d'euros en raison des frais juridiques liés au diesel et du coût de remplacement d'airbags de Takata.

Le constructeur allemand de voitures de luxe, qui avait publié un bénéfice avant intérêts et taxes (Ebit) de 2,6 milliards d'euros sur la même période en 2018, a précisé que cette perte trimestrielle était due à des charges exceptionnelles d'un montant global de 4,2 milliards d'euros.

Daimler, qui a abaissé sa prévision de ventes de voitures de la marque Mercedes-Benz, s'est engagé à réduire ses coûts mais a fourni peu de détails sur la manière d'y parvenir. Le groupe présentera sa stratégie en la matière le 14 novembre.

"De manière générale, nous intensifions le programme de performance au niveau du groupe et examinons notre portefeuille de produits afin de préserver les succès futurs", a déclaré le président du directoire, Ola Källenius.

Daimler avait prévenu le 12 juillet qu'il serait en perte au deuxième trimestre, à l'occasion d'un quatrième avertissement sur son bénéfice annuel en à peine plus d'un an. Il avait alors prédit que ses résultats de 2019 seraient "significativement" inférieurs à ceux de l'an dernier.

STAGNATION DES VENTES DE MERCEDES

Le constructeur s'attend désormais à ce que les ventes de sa division Mercedes-Benz Cars soient au même niveau que celles de l'an dernier, alors qu'il tablait auparavant sur une légère hausse, en raison d'un ralentissement prononcé de la demande en Chine.

La résolution des problèmes d'approvisionnement qui ont perturbé la production des modèles GLE et GLS contribuera à stimuler les ventes de voitures de luxe au second semestre 2019, a cependant déclaré Ola Källenius.

"Daimler a imputé sa piètre performance financière aux goulets d'étranglement chez ses fournisseurs et aux problèmes de qualité dans quasiment toutes les divisions. Ce ne sont certainement pas des facteurs externes sur lesquels la direction n'a aucune prise", écrivent les analystes d'Evercore ISI.

Le constructeur a provisionné au premier semestre 2,6 milliards d'euros pour les coûts liés au diesel, la KBA, l'autorité de tutelle du secteur automobile allemand, lui ayant ordonné de rappeler 60.000 Mercedes GLK 220 en raison d'un logiciel destiné à manipuler les tests d'émissions polluantes. Daimler a fait appel de la décision.

Les constructeurs automobiles sont confrontés à un durcissement des règles en matière de lutte contre la pollution alors qu'ils doivent faire face à de lourds investissements dans les véhicules électriques et autonomes et que le marché chinois ralentit, que les ventes stagnent en Europe et que les tensions commerciales s'accroissent à travers le monde.

Les ventes de voitures Mercedes-Benz ont baissé de 3% au cours du trimestre et la rentabilité commerciale de la marque a été négative de 3% alors qu'elle avait été positive de 8,4% un an auparavant.

Ola Källenius a déclaré que Daimler n'avait aucun projet de scission de sa division poids lourds ni de fusion avec son concurrent BMW pour soutenir son cours de Bourse, alors que l'action a perdu plus de 15% de sa valeur en un an.

Le titre prenait 3,11% à 49,54 euros en milieu de journée à la Bourse de Francfort, plus forte hausse de l'indice du secteur automobile européen (+1,59%).

(Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français)