Dassault Systèmes relève son objectif de BPA en attendant Medidata

reuters.com  |   |  642  mots

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Dassault Systèmes a relevé mercredi son objectif de bénéfice par action 2019 en raison d'effets de change positifs, dans l'attente de la clôture de l'acquisition de Medidata Solutions, qui pourrait intervenir d'ici fin septembre.

L'éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistée a annoncé en juin la plus grosse acquisition de son histoire en prévoyant de débourser 5,8 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros) du spécialiste des solutions logicielles dédiées aux essais cliniques Medidata Solutions.

Le directeur financier Pascal Daloz a dit lors d'une conférence téléphonique que Dassault Systèmes espérait obtenir entre mi-septembre et début novembre l'autorisation du Comité américain pour l'investissement étranger (CFIUS) qui contrôle les rachats d'entreprises américaines stratégiques par des acteurs étrangers.

Le groupe prévoit ainsi de réactualisera ses objectifs nnuels lors de la publication de ses résultats prévue le 24 octobre s'il parvient à clôturer cette opération à la fin du troisième trimestre.

Pour l'heure, Dassault Systèmes confirme viser une marge opérationnelle d'environ 32,5% et une croissance du chiffre d'affaires d'environ 10% à 11%, tandis qu'il relève son objectif de croissance de BPA à 11-12% (contre 9-11% auparavant) pour atteindre 3,45 euros à 3,50 euros, ce niveau-là étant l'objectif qu'il s'était fixé il y a cinq ans.

A 9h12, le titre progresse de 3,7505% à 139,7 euros alors que l'indice CAC 40 renregistre une hausse limitée à 0,09%.

Au deuxième trimestre, Dassault Systèmes affiche une amélioration de 1,3 point de sa marge opérationnelle à 30,7%, une croissance de 13% de son chiffre d'affaires et une hausse de 12% de ses ventes de nouvelles licences, baromètre clé qu'il vise en augmentation de 9 à 11% sur l'année.

Après avoir signé des contrats avec les principaux avionneurs, Dassault Systèmes profite maintenant de l'activité de leurs sous-traitants, tandis que l'automobile profite de la dynamique du secteur en Chine, a déclaré Pascal Daloz.

Il a concédé une "déception" sur Solidworks, logiciel de conception assistée par ordinateur 3D, avec une croissance limitée à 4% à taux de change constant sur le trimestre au lieu des quelque 10% habituels pour ce moteur de Dassault Systèmes.

Pascal Daloz a rappelé que l'américain Solidworks, racheté en 1997, était comparativement bien plus gros que Medidata puisqu'il représentait 20% de la capitalisation de l'époque de Dassault Systèmes, laquelle dépasse aujourd'hui les 35 milliards d'euros.

SYNERGIES ET VISIBILITÉ GRÂCE À MEDIDATA

Des analystes se sont interrogés sur la capacité de Dassault Systèmes à créer de la valeur en rachetant Medidata.

Jefferies a annoncé mardi démarrer à "conserver" sa couverture de Dassault Systèmes, jugeant risquée l'acquisition de Medidata dont l'activité est selon l'intermédiaire plus compétitive que celle du groupe français et qui lui semble chère payée au regard du potentiel de chiffre d'affaires et de marge.

Interrogé à ce sujet, Pascal Daloz a souligné que le secteur de Dassault Systèmes était beaucoup plus compétitif que celui de Medidata, dont le seul concurrent direct, Veeva, n'est présent que sur une petite partie de son activité.

Medidata, qui couvre toute la partie réglementaire pour obtenir les autorisations de mises sur le marché d'un produit, affiche une solide croissance et son modèle Saas (Software as a service, basé sur un abonnement à des logiciels) lui assure une visibilité de 91% sur ses ventes contre 70-75% pour Dassault Systèmes.

Le groupe français, qui peut mettre à disposition de Medidata ses propres infrastructures, pourra dégager des synergies au niveau de la R&D et des services commerciaux, a ajouté Pascal Daloz.

"Cela aura un impact direct sur les marges. Vous verrez qu'il y a un levier", a-t-il dit, en promettant plus de précisions à la clôture de l'opération.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)