Zone euro : Croissance de 0,2% au deuxième trimestre, l'inflation recule

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Zone euro: croissance de 0,2% au deuxieme trimestre, l'inflation recule[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Abd El Ghany)

par Jan Strupczewski et Philip Blenkinsop

BRUXELLES (Reuters) - (Répétition: Bien noter au §5 que le PIB français était publié mardi)

Le rythme de croissance de la zone euro a été divisé par deux au deuxième trimestre comme attendu et l'inflation a nettement ralenti au mois de juillet, confortant les anticipations d'un nouvel assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne en septembre.

La hausse du produit intérieur brut (PIB) des 19 pays partageant l'euro est ressortie à 0,2% en avril-juin par rapport aux trois mois précédents selon l'estimation rapide publiée mercredi par Eurostat, l'Office statistique de l'Union européenne. Elle était ressortie à +0,4% au premier trimestre et +0,2% au quatrième.

Sur un an, la croissance s'établit à 1,1% après 1,2% sur la période janvier-mars.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 0,2% d'un trimestre à l'autre et de 1,0% sur un an.

Eurostat ne publie pas de données par pays dans son estimation préliminaire. La France a annoncé mardi une croissance inférieure aux attentes à 0,2% au deuxième trimestre ; en Espagne la croissance a ralenti à 0,5% et en Italie elle a stagné.

L'Allemagne, la première puissance économique de la zone euro, publiera ses données préliminaires le 14 août.

L'inflation au mois de juillet pour la zone euro s'est quant à elle établie à 1,1% en rythme annuel, comme attendu par les économistes interrogés par Reuters, après 1,3% le mois précédent, selon l'estimation rapide d'Eurostat.

Elle s'inscrit ainsi à un plus bas de 17 mois et bien en dessous de l'objectif de la Banque centrale européenne d'une hausse des prix inférieure à mais proche de 2% à moyen terme.

Graphique : : https://tmsnrt.rs/2OxUaZa)

RENDEZ-VOUS EN SEPTEMBRE

"Nous anticipons que la BCE répondra à cet affaiblissement généralisé de l'économie - dont nous pensons qu'il va continuer - par une nouvelle phase d'assouplissement supplémentaire, y compris le redémarrage des achats d'actifs et la baisse des taux", commente Daniele Antonucci, économiste de Morgan Stanley.

L'inflation de base, qui exclut l'alimentation et l'énergie et est suivie de près par la BCE, a aussi reculé à 1,1% en juillet après 1,3% en juin.

La hausse des prix hors alimentation, énergie, alcool et tabac est tombée à 0,9% après 1,1% le mois dernier.

"La BCE a plus ou moins annoncé ce qu'elle allait faire - baisser les taux, probablement redémarrer l'assouplissement quantitatif et mettre en place un système de modulation pour (pour atténuer l'impact des taux négatifs) pour les banques", rappelle Peter Vanden Houte, économiste en chef d'ING.

"La grande question est de savoir si tout cela aura un réel impact à la fois sur l'inflation et sur la croissance car nous nous commençons à nous approcher des limites", ajoute-t-il.

Eurostat a parallèlement annoncé une baisse du taux de chômage à 7,5% dans la zone euro au mois de juin, au plus bas depuis 11 ans. Le comparatif de mai a été révisé à 7,6% après avoir été initialement annoncé à 7,5%.

Pour Daniele Antonucci, les chiffres de l'inflation et de la croissance, avec des risques baissiers pour l'un comme pour l'autre, justifient pleinement la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'assouplissement par la BCE dès le mois de septembre.

La prochaine réunion de politique monétaire du conseil des gouverneurs de la BCE se tiendra le 12 septembre.

"Cela devrait comprendre une baisse de 10 points de base du taux de dépôt à -0,50% et l'annonce ou une forte indication de la reprise par la banque centrale de ses achats nets d'actifs", estime-t-il.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)