Le HCR réclame une solution pour les 500 migrants à bord de l'Ocean Viking et de l'Open Arms

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Ocean viking, open arms: le hcr reclame une solution[reuters.com]
(Crédits : Juan Medina)

ROME (Reuters) - L'agence des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) a appelé mardi les gouvernements européens à autoriser le débarquement de 507 migrants récemment secourues en Méditerranée centrale et actuellement bloquées en mer à bord de deux navires humanitaires.

"Une course contre la montre est maintenant engagée", a déclaré l'envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, dans un communiqué.

"Des tempêtes sont prévues et les conditions à bord ne feront qu'empirer. Laisser des personnes affronter une mer démontée alors qu'elles ont fui la guerre et la violence en Libye leur infligera de nouvelles souffrances. Ces personnes doivent être immédiatement autorisées à débarquer et à recevoir l'aide humanitaire dont elles ont tant besoin", ajoute-t-il.

Quelque 151 migrants ont été recueillis à bord de l'Open Arms, le bateau humanitaire de l'ONG espagnole du même nom, les 356 autres ont été secourues ces derniers jours par l'Ocean Viking, affrété par l'ONG Médecins sans Frontières (MSF) et SOS Méditerranée.

SOS Méditerranée et MSF ont demandé mardi aux autorités maltaises et italiennes de trouver un lieu sûr pour ces personnes.

Le HCR réclame que ces deux navires puissent mettre le cap sur un "port sûr" où leurs passagers puissent être débarqués avant d'être répartis entre différents Etats européens.

L'île italienne de Lampedusa est, géographiquement, la destination la plus rapide à atteindre.

Mais à Rome, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a annoncé mardi qu'il travaillait pour empêcher ces deux navires humanitaires de débarquer dans un port italien.

"Je vous dirai comment cela va finir. Je ne céderai pas", a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Le chef de file de la Ligue, qui a déclenché la semaine dernière une crise politique en dénonçant la coalition formée avec le Mouvement 5 Etoiles, considère que la question des migrants secourus en Méditerranée n'est pas le problème de l'Italie et juge que son pays n'a pas à les accueillir.

Il a fait passer au début du mois un nouveau décret imposant une amende d'un million d'euros à tout bâtiment pénétrant sans autorisation dans les eaux territoriales italiennes, assortie de l'incarcération automatique de son commandant.

Salvini a précisé que la Libye avait proposé de reprendre les personnes secourues par l'Ocean Viking - une solution qu'exclut MSF - et a ajouté que l'Open Arms devrait aller en Espagne.

Interrogé mardi par la chaîne de télévision Telecinco, le ministre espagnol du Développement, Jose Luis Abalos, a souligné qu'en vertu du droit international, les navires de secours devaient gagner le port sûr le plus proche.

"Sans aucun doute, ça signifie l'Italie. Si c'était nous, nous le ferions", a-t-il dit.

Il a cependant estimé que l'Europe devait se doter d'une politique "plus large" pour gérer l'arrivée de migrants et de réfugiés en provenance des côtes africaines.

Depuis 2014, plus de 600.000 boat people sont arrivés en Italie, mais le rythme des arrivées va en décroissant. Depuis le début de l'année, les dernières statistiques disponibles font état de 4.265 nouvelles arrivées, en recul de 78% par rapport à la même période de l'année dernière et de 96% par rapport à 2017.

(Crispian Balmer avec Ashifa Kassam à Madrid et Jean-François Rosnoblet à Marseille; Henri-Pierre André pour le service français)