Manifestation de soutien aux séparatistes sud-yéménites à Aden

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Manifestation de soutien aux separatistes sud-yemenites a aden[reuters.com]
(Crédits : Fawaz Salman)

ADEN, Yémen (Reuters) - Des dizaines de milliers de Yéménites se sont rassemblés jeudi dans Aden en soutien aux forces séparatistes qui se sont emparées de la ville portuaire, siège temporaire du gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite.

Les manifestants ont réclamé la reconnaissance du droit à l'autodétermination des populations du Sud (le Yémen du Nord et le Yémen du Sud ont été unifiés en 1990, le conflit actuel a relancé les aspirations séparatistes du Sud).

"Nous appelons la communauté internationale et la coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis à respecter le peuple du Sud en tant que partenaire crucial face à la vague perse (ndlr, la politique expansionniste de l'Iran) dans la région et dans la lutte contre le terrorisme pour parvenir à une stabilité régionale et globale", proclame une déclaration adoptée à l'occasion de cette manifestation.

L'initiative des séparatistes, soutenus par les Emirats, a fragilisé la coalition arabe sunnite qui combat depuis mars 2015 au Yémen les rebelles Houthis, proches de l'Iran.

L'escalade complique aussi les efforts de l'Onu visant à mettre fin au conflit au Yémen qui dure depuis plus de quatre ans et a fait des dizaines de milliers de morts.

Les forces du Conseil de transition du Sud (CTS) ont pris des bases militaires à Aden le week-end dernier. Elles accusent le parti Islah, allié du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, d'être complice d'une attaque au missile menée contre elles au début du mois par les Houthis.

D'après un responsable local, les forces séparatistes se sont éloignées du palais présidentiel, presque vide, et du siège de la banque centrale. Mais aucun signe n'indique qu'elles ont quitté les camps militaires.

Le gouvernement Hadi a dénoncé un "coup d'Etat".

Les Emirats, qui financent et arment les séparatistes du Sud, ont fait écho à l'appel au dialogue lancé par l'Arabie saoudite mais n'ont pas demandé au CTS de restituer le contrôle des camps dont ils se sont emparé.

(Fawaz Salman; Henri-Pierre André pour le service français)