Le pétrolier iranien, immobilisé depuis plus d'un mois, a quitté Gibraltar

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Gibraltar rejette la demande us de saisie du petrolier iranien grace 1[reuters.com]
(Crédits : Jon Nazca)

GIBRALTAR (Reuters) - Le pétrolier iranien Grace 1, arraisonné début juillet par les forces britanniques, a quitté dimanche soir le rocher de Gibraltar, quelques heures après le rejet d'une demande américaine de saisie du navire.

A Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a mis en garde lundi matin les Etats-Unis contre toute initiative visant à stopper l'ex-Grace 1, rebaptisé Adrian Darya 1.

"Une action de ce genre mettrait en danger la sécurité de la navigation en pleine mer. Nous avons transmis un avertissement par les canaux officiels, en particulier l'ambassade de Suisse (ndlr, qui représente les intérêts américains en Iran", a déclaré Abbas Moussavi.

Le pétrolier iranien, qui transporte 2,1 millions de barils de pétrole, avait été saisi le 4 juillet au large de Gibraltar par les forces des Royal Marines sur des soupçons de violation des sanctions internationales contre la Syrie.

Cet incident a provoqué un nouvel accès de tension avec l'Iran, qui a arraisonné à son tour un navire britannique, le Stena Impero.

L'Adrian Darya 1, qui navigue désormais sous pavillon iranien, a levé l'ancre au large de Gibraltar vers 23h00 (21h00 GMT), selon les données maritimes de Refinitiv. On ignore pour l'instant sa future destination.

Les autorités de Gibraltar ont annoncé jeudi la levée de l'ordre d'immobilisation du navire mais Washington avait tenté de prolonger l'immobilisation du Grace 1 en arguant de ses liens présumés avec le corps des gardiens de la Révolution islamique, classé sur la liste noire américaine des organisations terroristes.

Gibraltar a indiqué dimanche qu'il ne pouvait pas se conformer à cette demande en vertu du droit européen.

"Le régime de sanctions de l'Union européenne contre l'Iran - qui s'applique à Gibraltar - est beaucoup plus étroit que celui qui s'applique aux Etats-Unis", explique dans un communiqué le gouvernement du territoire britannique d'outre-mer, à l'extrémité sud de la péninsule ibérique.

(Marco Trujillo et Jon Nazca avec la rédaction de Dubaï; Arthur Connan et Henri-Pierre André pour le service français)