Vers des épisodes caniculaires et pluvieux plus longs dans l'hémisphère nord

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Vers des episodes caniculaires et pluvieux plus longs dans l'hemisphere nord[reuters.com]
(Crédits : Nacho Doce)

BARCELONE (Fondation Thomson Reuters) - Les pays de l'hémisphère nord doivent s'attendre à des vagues de chaleur estivales et des intempéries plus longues si les objectifs internationaux de lutte contre le réchauffement climatique ne sont pas atteints, selon une étude publiée lundi par la revue Nature Climate Change.

"Notre étude a révélé que, si la température augmente de plus de 2°C par rapport à l'époque préindustrielle, nous pourrions constater un changement important des conditions météorologiques estivales par rapport aux tendances actuelles", souligne Peter Pfleiderer, membre du groupe de recherche Climate Analytics et de l'Université Humboldt de Berlin.

"Les conditions météorologiques extrêmes deviendraient plus persistantes. Les périodes chaudes et sèches se prolongeraient, tout comme les journées consécutives de fortes pluies."

Cet allongement, soulignent les chercheurs, aggraverait "de manière significative" les conséquences du réchauffement pour la santé, l'équilibre des écosystèmes, l'agriculture et l'économie en général.

En 2018, plusieurs épisodes caniculaires ont entraîné la perte de 15% des récoltes de blé en Allemagne, rappellent-ils.

Aux États-Unis, les 12 derniers mois ont été les plus humides jamais enregistrés. Dans le centre, des semaines de précipitations quasi-continues ont provoqué des inondations qui ont affecté de vastes étendues agricoles.

Avec une augmentation de 2°C de la température moyenne, le risque de canicules supérieures à deux semaines augmenterait de 4% par rapport à aujourd'hui sous les latitudes moyennes de l'hémisphère nord, selon l'étude. La probabilité d'avoir au moins sept jours consécutifs de fortes pluies augmenterait, elle, de 26%.

Limiter le réchauffement à 1,5°C, conformément aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris conclu en 2015, réduirait "considérablement" ces risques, souligne Carl-Friedrich Schleussner, co-auteur de l'étude.

(Megan Rowling, Jean-Philippe Lefief pour le service français)