Les migrants à bord de l'Open Arms ont débarqué au port de Lampedusa

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Les migrants a bord de l'open arms ont debarque au port de lampedusa[reuters.com]
(Crédits : Guglielmo Mangiapane)

par Guglielmo Mangiapane

LAMPEDUSA, Italie (Reuters) - Une centaine de migrants secourus au large de la Libye qui se trouvaient à bord du navire humanitaire espagnol Open Arms ont pu débarquer mardi soir sur l'île italienne de Lampedusa, au terme d'une attente de 19 jours.

Les migrants, majoritairement originaires d'Afrique, ont pu débarqué après que le procureur d'Agrigente, en Sicile, a ordonné la saisie du navire et l'évacuation des passagers à bord.

Le navire a accosté mardi soir après 23h30.

Les autorités italiennes refusaient jusque-là que le bateau accoste en dépit de l'accord trouvé la semaine dernière pour répartir les migrants secourus par le navire espagnol entre six Etats membres de l'UE (Espagne, France, Portugal, Allemagne, Roumanie et Luxembourg).

L'ONG espagnole n'avait cessé ces derniers jours d'alerter sur la situation d'urgence à bord du bateau, que plusieurs migrants ont tenté de fuir en sautant à la mer pour essayer de rallier le rivage de Lampedusa.

"Enfin, après 19 jours de captivité sur le pont d'un navire, toutes les personnes à bord vont mettre les pieds sur le continent", a annoncé l'ONG en publiant sur son compte Twitter une vidéo montrant la liesse de ses passagers.

Leur débarquement met un terme au bras de fer qui se joue depuis quelques jours entre Madrid et Rome, le gouvernement espagnol jugeant "inconcevable" le refus des autorités italiennes de laisser l'Open Arms accoster à Lampedusa en dépit de l'accord trouvé la semaine dernière pour répartir les migrants secourus par le navire espagnol entre six Etats membres de l'UE (Espagne, France, Portugal, Allemagne, Roumanie et Luxembourg).

Dans la journée, le gouvernement espagnol avait annoncé l'envoi d'un navire militaire pour prendre en charge et escorter les passagers de l'Open Arms vers le port espagnol de Palma de Majorque.

"Une ONG espagnole, un bateau espagnol, un port espagnol: la cohérence et la détermination de l'Italie ont payé. Nous ne sommes plus le camp de réfugiés de l'Europe", s'était réjoui le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini.

La crise politique qui se joue en ce moment-même en Italie, où la démission du président du Conseil Giuseppe Conte a été acceptée mardi soir, a compliqué la situation de l'Open Arms, Salvini ayant fait de la lutte contre l'immigration illégale sa carte maîtresse.

Madrid avait proposé dès dimanche à l'équipage de l'Open Arms de gagner le port espagnol le plus proche pour y débarquer, mais l'ONG avait jugé que le voyage mettrait "en danger l'intégrité et la sécurité des passagers secourus et de l'équipage".

Un autre navire humanitaire, l'Océan Viking, affrété par SOS-Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF), est lui aussi en attente d'un "port sûr" où pouvoir débarquer les 356 migrants qu'il a secourus en Méditerranée centrale.

(avec Wladimir Pantaleone à Palerme, Jose Elías Rodríguez, Ashifa Kassam, Elena Rodriguez et Joan Faus à Madrid, Crispian Balmer à Rome et Stephen Jewkes à Milan; Jean-Philippe Lefief, Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)