Syrie : Nouvel afflux de déplacés à la frontière turque

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Syrie: nouvel afflux de deplaces a la frontiere turque[reuters.com]
(Crédits : Khalil Ashawi)

AMMAN (Reuters) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont afflué ces derniers jours à la frontière turque, dans le nord-ouest de la Syrie, dernière région aux mains des insurgés, où les forces gouvernementales gagnent du terrain, rapportent des mouvements de défense des droits de l'homme et des membres de l'opposition.

Elles viennent de Maarat al Nouman, ville de la province d'Idlib où de nombreux déplacés avaient trouvé refuge après avoir quitté des zones reconquises par l'armée.

Les forces fidèles à Bachar al Assad, qui ont lancé fin avril une vaste offensive avec l'appui de l'aviation russe dans la province d'Idlib, sont sur le point de reprendre la ville stratégique de Khan Cheikhoun, plus au sud.

"Le flux de voitures et de véhicules qui partent est incessant", a déclaré Abdallah Younis, un habitant de Maarat al Nouman. Selon les sauveteurs, 60.000 personnes ont fui la ville fui ces quatre derniers jours.

Les bombardements russes et syriens se sont intensifiés mardi dans les localités des alentours et l'hôpital Al Rahma a même été touché, rapportent des habitants. "Il y a eu 15 raids aériens en moins de cinq minutes à Jarjanaz", a déclaré l'un d'eux.

L'aviation russe, que les experts occidentaux accusent de mener une "stratégie de la terre brûlée", a procédé à des milliers de raids dans le nord de la province de Hama et le sud de celle d'Idlib, où les combats ont fait 400.000 déplacés, selon les organisations humanitaires et les Nations unies.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme fait état de 843 civils, dont 196 enfants, tués depuis le début de l'offensive.

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères a reconnu mardi que l'armée russe était présente au sol dans la province d'Idlib, selon l'agence de presse Interfax.

Moscou, qui a jusqu'ici minimisé son rôle dans l'offensive contre les dernières positions rebelles, aurait recours à des mercenaires et des officiers russes superviseraient certaines batailles, dit-on de sources proches des services de renseignement occidentaux.

(Suleiman Al-Khalidi, Jean-Philippe Lefief pour le service français)