Brexit : Merkel propose de faire preuve d'imagination sur la question irlandaise

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Un accord de brexit, oui, mais sans filet, redit johnson a merkel[reuters.com]
(Crédits : Axel Schmidt)

BERLIN (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a laissé entendre mercredi que la Grande-Bretagne et l'Union européenne pourraient trouver d'ici un mois un terrain d'entente sur la question du "filet de sécurité" entre les deux Irlandes qui empoisonne les débats sur le Brexit.

Dans une lettre au président du Conseil européen rendue publique lundi, le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson a une nouvelle fois demandé le retrait de cette clause dite du filet de sécurité ("backstop") de l'accord sur le Brexit conclu en novembre dernier entre l'UE et son prédécesseur Theresa May.

La mesure est destinée à empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Dublin estime que ce "filet de sécurité" est essentiel au maintien de la paix sur l'île.

"Le backstop a toujours été une solution par défaut jusqu'à ce que ce problème soit résolu et que l'on sache comment on veut le faire", a déclaré Angela Merkel avant son entrevue avec Boris Johnson.

"On a dit que nous trouverions probablement une solution dans deux ans. Mais nous pourrions également en trouver une dans les 30 prochains jours, pourquoi pas?", a-t-elle ajouté.

Boris Johnson a redit mercredi qu'il voulait bien un accord de sortie de l'Union européenne mais que la clause "non démocratique" du "filet de sécurité" entre les deux Irlandes devait être supprimée pour que le Royaume-Uni ne sorte pas de l'UE sans accord le 31 octobre.

"Je veux juste être absolument clair avec tous nos amis allemands et avec le gouvernement allemand que nous, au Royaume-Uni, voulons un accord", a déclaré le Britannique eurosceptique lors d'une conférence de presse à la chancellerie à Berlin.

"(Mais) nous avons vraiment besoin de supprimer ce backstop", a déclaré Boris Johnson qui se tenait aux côtés de son homologue allemande.

Dans ces conditions, a-t-on estimé mercredi à l'Elysée, le scénario d'un "no deal" devient central.

Emmanuel Macron a déclaré par la suite qu'il attendait des "clarifications" de Boris Johnson, estimant que l'"esprit de sérieux" devait prévaloir, notamment sur les "fondamentaux" négociés sur la liberté de circulation des personnes.

Le successeur de Theresa May sera reçu jeudi à l'Elysée.

Angela Merkel demande désormais à la Grande-Bretagne de préciser quelle serait, selon elle, la solution au problème de la frontière irlandaise.

"Nous allons d'abord écouter les propositions britanniques. Notre objectif est de préserver l'intégrité du marché unique", a déclaré la chef du gouvernement allemand.

"Et tout comme nous avons réussi à discuter et à résoudre des problèmes au sein de l'Union européenne en faisant preuve d'imagination, je pense qu'on peut également trouver des solutions ici (...)."

(Joseph Nasr et Michael Nienaber; Danielle Rouquié pour le service français)