Wall Street monte, le secteur de la distribution en vedette

reuters.com  |   |  1088  mots
La bourse de new york finit en hausse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a fini en nette hausse mercredi après les résultats solides des distributeurs Lowe's et Target, qui ont rassuré le marché sur la consommation aux Etats-Unis, et la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale confirmant l'orientation accommodante de sa politique.

L'indice Dow Jones a gagné 240,29 points, soit 0,93%, à 26.202,73 et le Standard & Poor's 500, plus large, a pris 23,92 points, soit 0,82%, à 2.924,43.

Le Nasdaq Composite a progressé de 71,65 points, soit 0,9%, à 8.020,21.

Selon les "minutes" de la réunion de juillet de la Fed, qui s'est soldée par une baisse de taux d'un quart de point, plusieurs membres du comité de politique monétaire ont plaidé en faveur d'une réduction de 50 points de base mais tous se sont accordés sur la nécessité de ne pas donner l'impression qu'ils s'engageaient à l'avance à une série de baisses de taux.

Les actions n'ont que brièvement réduit leur progression après la publication de ce compte rendu très attendu avant de retrouver leurs niveaux antérieurs.

"Les actions veulent toujours avoir la preuve que la Fed va baisser les taux", a commenté Willie Delwiche, stratège en investissement de Baird. "Je crois pas qu'il y ait quoi que ce soit (dans le compte rendu-ndlr) qui constitue un signal d'alarme à destination des actions laissant entendre qu'il n'y aura pas d'autre baisse de taux."

La publication des "minutes" de la Fed sera suivie jeudi par celle du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et surtout vendredi par un discours de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine, lors du symposium économique de Jackson Hole.

VALEURS

Target, l'un des principaux acteurs du marché de la grande distribution aux Etats-Unis, et Lowe's <LOW.N, numéro deux des magasins de bricolage derrière Home Depot, ont publié des bénéfices trimestriels supérieurs aux attentes et Target a de surcroît relevé sa prévision de résultat annuel.

L'action Target a bondi de 20,43%, la meilleure performance du S&P-500, et Lowe's de 10,35%.

Tiré par les deux titres, l'indice S&P de la distribution a pris 2,33%, sa meilleure performance depuis deux mois et demi, inscrivant une cinquième hausse consécutive, et celui de la consommation non contrainte 1,83%.

"Les investisseurs comptent sur la vigueur des dépenses de consommation", a dit Rick Meckler, associé de Cherry Lane Investments. "Quand ils voient de bons résultats dans le secteur, cela leur donne confiance, d'autant plus qu'il y a beaucoup d'inquiétude sur les distributeurs hors internet."

Autre élément positif aux yeux des investisseurs: les déclarations de Brian Moynihan, le PDG de Bank of America, écartant le risque d'une récession imminente aux Etats-Unis.

Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert.

A la baisse, le promoteur immobilier haut de gamme Toll Brothers a cédé 4,47% après l'annonce d'une baisse de son carnet de commandes, qui alimente les doutes sur la santé du marché de l'immobilier neuf.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les reventes de logements ont augmenté légèrement plus que prévu en juillet selon les chiffres de la National Association of Realtors (NAR): à 5,42 millions en rythme annualisé, elle ont progressé de 2,5% alors que le consensus les donnait à 5,39 millions.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse, soutenues par le rebond des actions italiennes et les espoirs de nouvelles mesures de soutien à l'activité économique.

Le secteur automobile (+1,71%) a en outre profité de nouvelles spéculations sur un rapprochement entre Renault (+3,73%) et Fiat Chrysler Automobiles (+3,33%).

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,7% à 5.435,48 points, au plus haut depuis le 2 août. Le Footsie britannique a pris 1,11% et le Dax allemand 1,3%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,33%, le FTSEurofirst 300 de 1,09% et le Stoxx 600 de 1,21%.

Milan, qui avait cédé 1,11% mardi avant la démission du président du Conseil, Giuseppe Conte, a fait mieux qu'effacer ses pertes et affichait en clôture une progression de 1,77%.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains étaient en hausse en fin de séance, le compte rendu de la réunion de la Fed n'ayant pas remis en cause le mouvement général de retour sur les actifs risqués au détriment des obligations.

Les Treasuries à dix ans affichaient un rendement de 1,5825%, en hausse de deux points de base, et celui des titres à 30 ans prenait 2,5 points à 2,068%.

La fin de séance a été marquée par une nouvelle inversion du segment deux ans-dix ans de la courbe des rendements, la première depuis une semaine.

Le marché obligataire attend désormais le discours de Jerome Powell à Jackson Hole vendredi dans l'espoir d'y trouver de nouveaux indices sur la trajectoire future des taux américains.

Les contrats à terme sur les taux intègrent une probabilité de 100% d'une nouvelle baisse de taux en septembre, de 75% d'une autre en octobre et de 48% d'une troisième en décembre selon le baromètre FedWatch de CME Group.

CHANGES

Le dollar était en hausse de 0,11% face à un panier de devises de référence à la clôture de Wall Street, et il s'appréciait plus nettement encore face aux actifs refuges que sont le yen (+0,35%) et le franc suisse (+0,48%), profitant du regain général d'appétit pour le risque.

L'euro s'échangeait alors contre 1,1085 dollar, en baisse de 0,13%.

Le billet vert n'a que brièvement accentué sa progression en réaction au compte rendu de la Fed, qui ne remet pas en cause le scénario de poursuite de la baisse des taux déjà intégré par le marché.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé après l'annonce d'une diminution plus marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis alors que ceux d'essence et de produits raffinés augmentaient.

Le contrat octobre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 45 cents, soit 0,8%, à 55,68 dollars le baril mais le Brent a pris 27 cents (+0,45%) à 60,30 dollars.

L'Energy Information Administration (EIA) a fait état d'une baisse de 2,7 millions de barils des stocks américains de brut la semaine dernière, alors que le consensus Reuters donnait un recul de 1,9 million de barils seulement.

Les stocks d'essence ont augmenté de 312.000 barils et ceux de produits distillés de 2,6 millions de barils.

(Avec April Joyner à New York et Medha Singh à Bangalore)