Sergio Mattarella met la pression sur les partis italiens

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(Crédits : Massimo Pinca)

ROME (Reuters) - Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, attend dès ce jeudi des "signes concrets" sur la possibilité de former une nouvelle coalition gouvernementale et des "développements significatifs" d'ici au début de la semaine prochaine, a-t-on appris dans son entourage.

Le chef de l'Etat, qui a accepté mardi soir la démission de Giuseppe Conte de la présidence du Conseil, a entamé mercredi des consultations politiques en vue de déterminer s'il est possible de former un nouveau gouvernement ou s'il lui faudra dissoudre le Parlement et convoquer des élections législatives anticipées.

"Le président veut des signaux clairs sur un possible accord aujourd'hui et des développements significatifs d'ici le début de la semaine prochaine", a-t-on déclaré dans l'entourage du président, qui doit encore recevoir dans la journée la délégation du Mouvement 5 Etoiles.

Nicola Zingaretti, chef de file du Parti démocrate (centre gauche), principale formation de l'opposition parlementaire, a réaffirmé jeudi à la suite de son entretien avec Mattarella que sa formation tenterait de former un gouvernement.

Il a réitéré les cinq conditions fixées à une éventuelle alliance avec le Mouvement 5 Etoiles: fidélité à l'Union européenne, respect de la démocratie représentative, priorité à l'environnement dans le développement économique, nouvelle politique pour les migrants et nouvelle politique économique.

"Nous ne voulons pas d'un gouvernement à tout prix, mais d'un gouvernement de rupture avec une large majorité", a-t-il souligné sur Twitter. A défaut, ajoute-t-il, l'Italie devra retourner aux urnes.

La crise politique a été déclenchée le 8 août dernier par Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et dirigeant de la Ligue (extrême droite), qui a jugé que la coalition formée en juin 2018 avec le Mouvement 5 Etoiles n'avait plus lieu d'être et que les Italiens devaient retourner aux urnes.

Depuis la formation de ce tandem inédit, le rapport de forces interne s'est totalement renversé, et Salvini, dont la Ligue est mesurée autour de 34-39% dans les intentions de vote, espère pouvoir, à la faveur d'un retour aux urnes, gouverner seul ou avec l'apport de ses anciens alliés de Forza Italia et Fratelli d'Italia.

(Giselda Vagnoni; Henri-Pierre André pour le service français)