PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a prévenu jeudi le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson, reçu à l'Elysée pour un entretien, qu'un nouvel accord sur le Brexit ne pourrait pas être négocié en un mois.
Un mois après sa nomination, le successeur de Theresa May s'est rendu mercredi à Berlin puis jeudi à Paris pour tenter de convaincre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de renégocier l'accord de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (UE), faute de quoi le Brexit interviendra le 31 octobre prochain, y compris en l'absence d'accord.
Pour le chef de l'Etat, le sort de la Grande-Bretagne est entre les mains de Boris Johnson et si l'UE n'aspire pas à un départ sans accord, les Vingt-Sept sont prêts à l'éventualité d'un "no deal".
S'il n'a pas fermé la porte à des évolutions - sous réserve qu'elles soient endossées par l'ensemble des membres de l'Union européenne - Emmanuel Macron a exclu tout changement des "équilibres profonds" de l'accord de retrait négocié avec Theresa May.
"Je vais être ici très clair : dans le mois qui vient, on ne va pas trouver un accord de retrait qui soit loin des bases", a-t-il déclaré.
Pour autant, "personne ne va attendre jusqu'au 31 octobre sans essayer de trouver une bonne solution", a assuré le dirigeant français.
Boris Johnson a quant à lui jugé qu'il était encore possible de parvenir à un accord d'ici au 31 octobre et qu'il restait suffisamment de temps pour trouver une solution au problème de la frontière irlandaise.
Le chef du gouvernement conservateur, qui s'est engagé à sortir "coûte que coûte" de l'Union européenne à cette date, s'est dit "fortement encouragé" par ses discussions de la veille avec Angela Merkel à Berlin.
La chancelière a laissé entendre que la Grande-Bretagne et l'Union européenne pourraient trouver d'ici un mois un terrain d'entente sur la question du "filet de sécurité" de la frontière entre les deux Irlande, qui empoisonne les débats sur le Brexit et dont Boris Johnson réclame le retrait.
"Faisons ce Brexit, faisons-le raisonnablement et pragmatiquement et dans l'intérêt des deux parties, sans attendre le 31 octobre", a déclaré Boris Johnson sur le perron de l'Elysée.
Boris Johnson, Emmanuel Macron et Angela Merkel doivent se retrouver ce week-end pour le sommet du G7 de Biarritz, dans le sud-ouest de la France. et
(Michel Rose, William James et Richard Lough, avec Gabriela Baczynska à Bruxelles, Myriam Rivet pour le service français, édité par Elizabeth Pineau)