Allemagne : Le climat des affaires au plus bas depuis 2012

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Allemagne: le climat des affaires au plus bas depuis 2012[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - Le moral des chefs d'entreprise allemands s'est dégradé plus fortement que prévu en août pour tomber à son plus bas niveau depuis novembre 2012, ce qui confirme que la première économie d'Europe s'oriente vers une récession.

L'indice du climat des affaires ressort à 94,3 pour le mois en cours contre un consensus de 95,1 et après 95,8 en juillet, ce dernier chiffre ayant été révisé légèrement à la hausse après avoir été annoncé initialement à 95,7, montre l'enquête mensuelle publiée lundi par l'institut d'études économiques Ifo.

Le moral des entrepreneurs allemands a ainsi baissé pour le cinquième mois d'affilée.

"Il y a de plus en plus de signaux indiquant une récession en Allemagne", commente Clemens Fuest, le président de l'institut Ifo.

Les entrepreneurs allemands sont de moins en moins satisfaits de leur situation actuelle et de plus en plus inquiets pour leur avenir, ajoute-t-il dans un communiqué.

"La dernière fois que les industriels ont fait état d'un tel pessimisme, c'était en 2009, pendant la crise", poursuit-il avant de relever qu'aucun des secteurs de référence n'échappe à la morosité ambiante.

L'indice Ifo suit de près l'annonce, jeudi, du maintien en récession du secteur manufacturier allemand, celui des services échappant de peu à la contraction, selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle réalisée auprès des directeurs d'achat (PMI) par IHS Markit.

L'économie allemande s'est contractée de 0,1% au deuxième trimestre en raison d'une chute des exportations, conséquence de la dégradation de la demande étrangère et de la montée des barrières douanières.

Les indicateurs récents, auxquels vient s'ajouter l'indice Ifo, ne suggèrent pas d'amélioration au troisième trimestre, renforçant l'hypothèse d'une entrée de l'Allemagne en récession.

Ils devraient également accroître la pression sur le gouvernement d'Angela Merkel afin qu'il mette en oeuvre une politique de soutien budgétaire, sous la forme notamment de dépenses d'infrastructure.

(Michael Nienaber, Patrick Vignal pour le service français, édité par Marc Angrand)