GB : Johnson renonce à bloquer la loi sur le report du Brexit

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(Crédits : Handout .)

LONDRES (Reuters) - Le gouvernement de Boris Johnson a renoncé à essayer d'empêcher l'adoption définitive d'une proposition de loi qui le contraint à demander un nouveau report de trois mois du Brexit s'il ne parvient pas à un accord avec l'Union européenne d'ici à la mi-octobre.

Le texte voté mercredi par la Chambre des communes va être transmis à la Chambre des Lords, où certains élus conservateurs pro-Brexit envisageaient de déposer une série d'amendements pour ralentir son examen et empêcher son adoption avant la suspension des activités du Parlement pour cinq semaines lundi prochain.

Mais le gouvernement, qui ne dispose plus de la majorité aux Communes, a annoncé tôt jeudi matin qu'il renonçait à s'opposer à l'adoption de la loi, ouvrant la porte à un report du Brexit jusqu'au 31 janvier 2020.

Le gouvernement se pliera à la nouvelle loi si elle est votée par la Chambre des Lords, a confirmé par la suite le ministre Michael Gove, chargé des préparatifs d'un "no deal", après avoir laissé entendre le contraire le week-end dernier.

Selon Richard Newby, un Lord issu du Parti libéral démocrate (opposition) qui s'apprêtait à passer ses nuits à Westminster pour permettre l'adoption du texte, le gouvernement a compris qu'il était inutile de s'entêter après ses lourdes défaites lors des votes de mercredi.

"Ceux de l'autre camp ont réalisé que leur attitude était encore plus stupide que d'habitude, qu'ils avaient l'air bêtes et qu'il nous fallait trouver un moyen d'avancer", a-t-il déclaré à la BBC Radio.

Boris Johnson, qui promettait encore mercredi de sortir de l'UE le 31 octobre "quoi qu'il arrive", espère désormais qu'une fois la loi adoptée, les députés se montreront disposés à voter en faveur de sa motion proposant la tenue d'élections anticipées, qu'ils ont nettement rejetée mercredi.

Le refus des élections par les Communes est "intenable", a jugé jeudi le porte-parole de l'ancien chef de la diplomatie.

"Le Premier ministre est très clair sur le fait qu'il doit y avoir des élections avant le Conseil européen des 17 et 18 octobre. Les électeurs doivent avoir leur mot à dire sur la façon dont ce bazar doit être résolu", a-t-il ajouté.

Plus de trois ans après le référendum de 2016 en faveur du Brexit, Boris Johnson table sur la lassitude et la frustration des électeurs envers les parlementaires et envers Bruxelles pour obtenir une majorité susceptible de soutenir sa stratégie de sortie de l'UE.

Le chef de file du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a répété jeudi qu'il accéderait à la demande du Premier ministre d'organiser des élections dès que la loi visant à empêcher un Brexit sans accord aurait été définitivement adoptée.

(Andrew MacAskill; Tangi Salaün pour le service français)