Plainte contre Uber après la loi sur les salariés en Californie

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(Crédits : Brendan Mcdermid)

(Reuters) - Une plainte a été déposée contre Uber en Californie quelques heures seulement après l'adoption dans cet Etat d'une loi permettant à des milliers de travailleurs de réclamer le statut de salariés aux plates-formes du numérique.

Cette plainte en nom collectif déposée par Angela McRay, chauffeure Uber depuis novembre 2016, semble être la première depuis que le Sénat de Californie a voté mardi en faveur de cette législation qui doit entrer en vigueur le 1er janvier.

Angela McRay accuse Uber d'avoir "publiquement manifesté l'intention de braver cette loi" en continuant de traiter ses chauffeurs comme des travailleurs indépendants.

Elle réclame des indemnités pour les chauffeurs Uber de Californie ainsi qu'une injonction de respecter la loi.

Tony West, directeur juridique d'Uber, a déclaré mercredi que cette loi ne requalifiait pas automatiquement les chauffeurs en salariés mais durcissait les critères pour les traiter en travailleurs indépendants.

"Nous pouvons réussir ce test renforcé à la satisfaction des médiateurs et des tribunaux", a-t-il dit.

Une porte-parole du spécialiste des véhicules de transport avec chauffeur (VTC) a abondé dans ce sens jeudi: "Aux termes (de la loi), le test de classification sera désormais différent en Californie mais cela ne signifie pas que nous ne le réussirons pas."

La loi, baptisée Assembly Bill 5, adapte un arrêt de la Cour suprême de Californie limitant les possibilités pour une entreprise de qualifier des personnes travaillant pour elle de travailleurs indépendants.

Ses partisans affirment qu'elle va permettre aux travailleurs de l'économie "ubérisée" de bénéficier d'un salaire minimum et de garanties sur le temps de travail et d'avoir un meilleur accès à la couverture santé.

Ses détracteurs, en particulier les entreprises concernées, dénoncent pour leur part le coût financier d'une telle décision.

(Jonathan Stempel à New York, avec Daniel Wiessner; Bertrand Boucey pour le service français)