Coronavirus : Restrictions allégées en Chine avec la baisse des nouveaux cas

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Coronavirus: restrictions allegees en chine avec la baisse des nouveaux cas[reuters.com]
(Crédits : Tyrone Siu)

PEKIN/SHANGHAI (Reuters) - Avec la chute du nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination par le nouveau coronavirus à un plus bas d'un mois, de nombreuses provinces chinoises - à l'exception de la province de Hubei, épicentre de l'épidémie de maladie à coronavirus 2019 - ont allégé les mesures de restriction sur les transports et la circulation des personnes.

Selon les chiffres présentés lundi par la Commission nationale de la santé, 24 des 31 provinces et régions chinoises - dont celles de Pékin, Shanghaï et des provinces très peuplées comme celles de Henan et Anhui - n'ont signalé aucune nouvelle infection dimanche.

Il s'agit d'un plus bas depuis le début des bilans quotidiens nationaux de cette institution le 20 janvier dernier.

Seuls 11 cas au total de nouvelles contaminations ont été recensés dans les six autres provinces et dans la province de Hubei, où le nouveau coronavirus est apparu en décembre, 398 nouveaux cas d'infection ont été identifiés dimanche, contre un total de 630 la veille.

Tout en soulignant que la bataille contre cette crise sanitaire restait à une phase cruciale, avec une mobilisation indispensable dans les régions les plus touchées pour endiguer l'épidémie, le président chinois Xi Jinping a invité les provinces relativement épargnées à relancer l'activité économique.

Les provinces de Yunnan, Guangdong, Shanxi et Guizhou ont allégé lundi les mesures d'urgence prises pour lutter contre le coronavirus, qui étaient jusqu'ici à leur niveau le plus élevé. Elles ont ainsi rejoint les provinces de Gansu et Liaoning qui avaient déjà assoupli les restrictions sur les transports et la circulation des personnes.

CRAINTE D'UN RELÂCHEMENT DE LA PRÉVENTION

Depuis le début de l'épidémie en décembre, plus de 77.000 personnes ont été contaminées par ce nouveau coronavirus en Chine continentale, où près de 2.600 décès ont été recensés.

Il s'est également propagé hors des frontières de la Chine continentale et l'apparition ces derniers jours de foyers de contamination en Corée du Sud, en Italie et en Iran, ont alimenté les inquiétudes sur sa diffusion.

Sur le terrain, la province de Hubei reste quasiment coupée du monde.

Un représentant de sa capitale Wuhan, où est apparu le virus en décembre dernier et qui se trouve en confinement depuis le 23 janvier, a annoncé lundi sur le réseau social WeChat que des personnes en bonne santé allaient être autorisées à quitter la ville pour des activités cruciales seulement.

Mais les autorités locales ont ensuite précisé que cette annonce, effectuée sans autorisation, était annulée.

Dans le reste du pays, usines, entreprises et sites de construction ont progressivement repris leur activité.

Les entreprises publiques ont été invitées à aiguillonner le redémarrage dans l'industrie et la Chine compte accentuer son soutien aux petites et moyennes entreprises, via des mesures de politique monétaire et gouvernementales.

Selon des économistes, la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois devrait probablement ralentir à 3% voire moins au premier trimestre, contre 6% sur les trois derniers mois de 2019 - ce qui représentait déjà le rythme de croissance le plus faible en près de 30 ans.

"Avec la prééminence accordée à l'économie et une différenciation des régions en fonction du nombre de nouvelles infections, le risque est que la qualité des données sur les nouvelles contaminations fournies par les autorités locales soit à nouveau compromise", a estimé Nomura dans une note de recherche.

"Des dissimulations pourraient conduire à un relâchement des mesures de prévention", peut-on lire dans cette note.

A Pékin, après deux jours sans aucun cas de nouvelle contamination, on ne baisse pas la garde. Les immeubles de bureaux doivent imposer un plafonnement de la fréquentation quotidienne et le port du masque reste obligatoire dans les lieux publics.

La Chine a alloué plus de 14 milliards de dollars à la lutte contre la propagation de l'épidémie de coronavirus, a déclaré lundi un membre du ministère des Finances lors d'un point de presse à Pékin.

(Lusha Zhang et Yawen Chen à Pékin, Engen Tham à Shanghai, avec Judy Hua, Huizhong Wu et David Kirton ; version française Jean Terzian et Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)