Macron à La Pitié-Salpêtrière pour apporter son soutien aux soignants face au coronavirus

reuters.com  |   |  593  mots
Macron a la pitie-salpetriere pour apporter son soutien aux soignants face au coronavirus[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron, en visite dans l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière, a apporté jeudi son soutien et exprimé ses remerciements aux personnels soignants mobilisés face à l'épidémie de coronavirus "qui arrive", a-t-il dit.

C'est dans cet hôpital du sud-est de Paris qu'un malade français atteint par le coronavirus a succombé dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été transféré de Creil, dans l'Oise.

"Je vous remercie de la mobilisation remarquable dont vous avez fait preuve (dans cette situation particulière)", a dit le président lors d'un échange d'une trentaine de minutes avec des chefs de service et des représentants du personnel soignant de l'hôpital.

"Il faut à la fois avoir une information transparente (...) sans que ça crée d'effet de panique injustifié", a-t-il souligné.

"On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive, ça suppose de s'organiser à chaque étape", a-t-il poursuivi, remerciant ses interlocuteurs: "Vous êtes au service de nos concitoyens avec un formidable engagement et une humanité que je veux ici saluer."

Lors de cette discussion retransmise à la télévision, Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de La Pitié-Salpêtrière, lui a dit s'attendre à une "situation un peu à l'italienne avec des chaînes de transmission autochtones" du coronavirus, sans lien avec la Chine ou d'autres régions à risque.

"Ça veut dire que le virus circule déjà parmi nous", a-t-il dit, ajoutant que le problème serait "l'effet de nombre". "Si un million ou dix millions de personnes sont contaminées, on va avoir de grosses difficultés à gérer", a-t-il ajouté.

"JE COMPTE SUR VOUS ET VOUS POUVEZ COMPTER SUR MOI"

Le président français, qui était notamment accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, et du directeur général de la santé, le professeur Jérôme Salomon, a également été interpellé sur la crise dans l'hôpital public par le Dr François Salachas, membre du collectif Inter-Hôpitaux, sur la nécessite d'un refinancement en urgence des hôpitaux publics.

"Quand il a fallu sauver Notre-Dame, il y avait beaucoup de monde pour être ému. Là, il faut sauver l'hôpital public qui est en train de flamber à la même vitesse que Notre-Dame a failli flamber", a insisté le neurologue.

"On demande beaucoup à l'hôpital public depuis des décennies (...) On sera là au rendez-vous", lui a répondu Emmanuel Macron, ajoutant: "Je compte sur vous et vous pouvez compter sur moi pour qu'on agisse ensemble et y répondre."

"Le risque est grand parce que le système des hôpitaux publics est actuellement en partie sinistré", a repris le Dr Salachas au terme de cet échange, appelant à l'injection "urgentissime" de moyens financiers.

"Je vous ai entendu, docteur, comme vous le savez, je n'ai d'ailleurs pas attendu pour traiter des sujets de la santé et de l'hôpital. Ce qu'on vit à l'hôpital public depuis longtemps maintenant n'est pas né d'hier", a repris Emmanuel Macron. "J'ai parfois le sentiment de payer l'addition de beaucoup de comptes qui sont restés non payés."Le président français est attendu dans la journée à Naples, pour un sommet avec le président du Conseil italien Giuseppe Conte. L'Italie est le pays européen le plus touché par le coronavirus apparu en décembre dans le centre de la Chine.

La France compte pour sa part à ce stade 18 cas de contamination, dont deux mortels.

(Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)