La BCE marque une pause mais reste sur le pied de guerre

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(Crédits : Ralph Orlowski)

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu jeudi sa politique monétaire inchangée, marquant une pause après avoir pris ces quatre derniers mois une série de mesures sans précédent pour soutenir l'économie de la zone euro, confrontée à une profonde récession en raison de la pandémie liée au coronavirus.

L'institution de Francfort a réaffirmé qu'elle se tenait prête à ajuster tous ses instruments si besoin et qu'elle prolongerait ses rachats mensuels d'actifs aussi longtemps que nécessaire.

Le montant du "Programme d'achats d'urgence pandémique" (PEPP) lancé en mars reste ainsi de 1.350 milliards d'euros. Ce nouveau plan d'achats de dettes sur les marchés visant à faire baisser les coûts de financement des Etats, des entreprises et des ménages sera maintenu jusqu'en juin 2021 au moins.

Sans surprise, le taux de dépôt reste fixé à -0,5%, le taux de refinancement à zéro et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25%.

Les perspectives pour l'économie de la zone euro demeurent très incertaines, a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de la conférence de presse qui suit traditionnellement le communiqué de politique monétaire.

L'activité dans l'union monétaire devrait rebondir au troisième trimestre mais des interrogations demeurent sur la rapidité et l'ampleur de la reprise, a-t-elle ajouté.

La BCE a ralenti ses achats dans le cadre du PEPP en raison d'une plus grande stabilité sur les marchés financiers, a-t-elle dit.

Les intervenants de marché s'y attendaient et anticipaient largement une pause dans l'action de l'institut d'émission, ce qui explique que les annonces de la BCE aient provoqué peu de mouvements sur les rendements obligataires, les devises et les indices boursiers.

La balle est maintenant dans le camp des chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui débattront vendredi et samedi, à l'occasion d'un Conseil européen, de la proposition de la Commission européenne d'un fonds de relance doté de 750 milliards d'euros et d'un budget commun porté à 1.100 milliards d'euros sur sept ans.

(Balazs Koranyi; version française Patrick Vignal)