Beyrouth : L'enquête inclut l'hypothèse d'une intervention extérieure, dit Aoun

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Beyrouth: l'enquete inclut l'hypothese d'une intervention exterieure, dit aoun[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Azakir)

BEYROUTH (Reuters) - L'enquête sur l'explosion de mardi au port de Beyrouth devra déterminer si la catastrophe est due à la négligence, si elle est accidentelle ou si elle résulte d'une intervention extérieure, a déclaré vendredi le président libanais, Michel Aoun, cité par ses services.

Le gouvernement et le chef de l'Etat ont déclaré que 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, matériau hautement explosif, utilisé dans la confection d'engrais ou de bombes, avaient été entreposées pendant six ans sans mesures de sécurité particulières dans la zone portuaire de la capitale libanaise.

L'explosion de mardi a fait au moins 154 morts, 5.000 blessés et dévasté une partie de la ville.

"La cause n'a pas encore été déterminée. Il y a la possibilité d'une interférence extérieure comme un missile, une bombe ou un autre moyen", a dit Michel Aoun selon des propos rapportés par plusieurs médias et confirmés par la présidence.

Le président libanais a dit avoir demandé à Emmanuel Macron, qui s'est rendu jeudi à Beyrouth, "d'obtenir des images aériennes pour déterminer ce qui s'est produit".

"Si les Français ne les ont pas, nous les demanderons auprès d'autres sources", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont dit cette semaine ne pas exclure l'hypothèse d'une attaque.

Israël, qui a livré plusieurs guerres au Liban, a rapidement démenti toute implication dans l'explosion.

Michael Aoun a expliqué que les investigations sur l'explosion de mardi se déroulaient à trois niveaux: "Premièrement, comment le matériau explosif est entré et a été stocké (...), deuxièmement, est-ce que l'explosion est le résultat d'une négligence ou d'un accident (...) et troisièmement, la possibilité qu'il y ait une interférence extérieure".

Le chef de l'Etat, qui a promis une enquête exhaustive, a précisé que vingt responsables du port avaient été interpellés dans le cadre de l'enquête.

La banque centrale libanaise a annoncé le gel des comptes bancaires de sept responsables, dont le directeur du port et le directeur des douanes.

Beaucoup de Libanais jugent la déflagration symptomatique du clientélisme et de la corruption au sein de l'élite au pouvoir, alors que le pays est plongé depuis des mois dans une grave crise économique et politique.

"La corruption n'est pas seulement dans le port et les efforts pour la combattre doivent s'étendre à tous les ports", a déclaré Michel Aoun.

(Ghaida Ghantous, version française Marc Angrand et Jean-Stéphane Brosse)