L'UE débattra vendredi de sanctions contre la Biélorussie, dit la Suède

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(Crédits : Evgenia Novozhenina)

STOCKHOLM/BRUXELLES (Reuters) - Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront vendredi pour débattre d'éventuelles sanctions contre la Biélorussie après la réélection contestée d'Alexandre Loukachenko et la répression des manifestations dans le pays, a annoncé mercredi la cheffe de la diplomatie suédoise.

Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 à Minsk, a été déclaré vainqueur avec près de 80% des voix du scrutin de dimanche, entaché comme les précédents par des accusations de fraudes massives, ce qui a déclenché des manifestations marquées par des affrontements violents entre forces de sécurité et manifestants ainsi que par des milliers d'arrestations.

"Je suis absolument convaincue que nous devons envisager d'amplifier les sanctions ciblées contre les responsables de la violence visant les manifestants (et) de la fraude électorale, ceux qui sont impliqués dans le processus électoral qui ne s'est révélé ni libre ni équitable", a déclaré la ministre suédoise, Ann Linde, à une radio mercredi.

Elle a précisé avoir reçu en début de journée une invitation à participer à une réunion ministérielle extraordinaire ce vendredi durant laquelle la question de possibles sanctions contre Minsk serait débattue.

L'adoption de nouvelles sanctions nécessitant l'accord unanime des 27 membres de l'Union, une décision rapide est improbable. Dans les cas de la Russie et de l'Ukraine, il a fallu des semaines, voire des mois, pour parvenir à un consensus.

Une nouvelle réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE est prévue à la fin du mois à Berlin.

La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle réexaminait ses relations avec la Biélorussie et le Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a condamné la violence "disproportionnée" des autorités biélorusses contre les manifestants.

La candidate de l'opposition à la présidence, Svetlana Tikhanovskaïa, a annoncé mardi avoir quitté la Biélorussie pour assurer la sécurité de ses enfants.

Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a demandé une réunion extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE afin de répondre aux demandes des opposants biélorusses en matière de lutte contre la corruption et de respect de la liberté d'expression comme de l'Etat de droit.

"Il est de notre devoir de répondre à cet appel", a-t-il souligné dans une lettre adressée aux principaux dirigeants de l'UE.

(Anna Ringstrom à Stockholm et Gabriela Baczynska à Bruxelles, version française Henri-Pierre André et Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)