Deuxième nuit de tensions à Louisville après le non-lieu accordé à deux policiers blancs

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Usa: les manifestations reprennent a louisville[reuters.com]
(Crédits : Lawrence Bryant)

LOUISVILLE, Kentucky (Reuters) - La ville de Louisville, dans le Kentucky, a vécu une deuxième nuit de tensions après que la justice a décidé de ne pas poursuivre deux policiers blancs impliqués dans la mort d'une infirmière noire, Breonna Taylor.

Alors qu'un couvre-feu est entré en vigueur jeudi à la tombée de la nuit, 200 à 300 manifestants qui avaient défilé dans la ville se sont regroupés sur un terrain de la First Unitarian Church, sur les bords de l'Ohio.

Les organisateurs du rassemblement avaient prévu de faire de ce lieu un refuge pour les manifestants, dont certains ont brisé les vitrines de plusieurs commerces ainsi que les fenêtres d'un hôpital, d'après un journaliste de Reuters.

Mais les scènes observées à l'extérieur de l'église contrastaient fortement avec la violence qui avait éclaté la nuit précédente dans la plus grande ville du Kentucky à l'annonce du non-lieu.

"Au moins 24 personnes ont été arrêtées au cours de la soirée pour des faits de rassemblement illégal, de non-dispersion et d'émeute au premier degré", a cependant déclaré la police de Louisville dans un communiqué.

Le chef intérimaire de la police de Louisville, Robert Schroeder, avait déclaré plus tôt dans la journée qu'il s'attendait à ce que les manifestations se poursuivent durant les jours qui viennent et que le couvre-feu en vigueur serait prolongé durant le week-end.

"Pour nous tous, c'est une période très tendue et chargée d'émotion", a déclaré Robert Schroeder lors d'une conférence de presse.

Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Louisville jeudi soir, nombre d'entre eux les poings levés, scandant le nom de Breonna Taylor et "Pas de justice, pas de paix", alors qu'ils passaient devant un poste de contrôle de la Garde nationale.

La veille, deux policiers ont été blessés lors d'une première nuit de manifestations contre les violences policières et les discriminations raciales provoquées par l'annonce que deux policiers blancs impliqués dans la mort de Breonna Taylor ne seraient pas poursuivis en justice.

Un troisième policier sera poursuivi pour avoir mis en danger la vie des voisins de la victime tuée lors d'une perquisition le 13 mars dernier.

Breonna Taylor, élève infirmière de 26 ans qui travaillait aux urgences, a été tuée à son domicile lors d'une intervention bâclée des forces de l'ordre.

Sa mort, comme celles de George Floyd, d'Ahmaud Arbery et de Rayshard Brooks, quatre Afro-américains qui ont trouvé la mort ces derniers mois à la suite de violences policières, a relancé le débat sur le racisme dont la police américaine est accusée et provoqué des mouvement de protestation dont certains ont parfois tourné à l'émeute, incitant Donald Trump, en pleine campagne électorale, à se présenter comme le président de "la loi et de l'ordre".

(Carlos Barria et Bryan Woolston; version française Camille Raynaud, édité par Henri-Pierre André)