Des exigences de fonds propres nécessaires pour Credit Suisse et UBS après Archegos, selon BNS

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Des exigences de fonds propres necessaires pour credit suisse et ubs apres archegos, selon bns[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

ZURICH (Reuters) - Les pertes liées à l'exposition au fonds d'investissement américain Archegos ont démontré la nécessité d'imposer à Credit Suisse et UBS des exigences de fonds propres dans le cadre du dispositif "too big to fail" (TBTF) pour garantir une résilience adéquate, a déclaré jeudi la Banque nationale suisse (BNS).

"Cet incident démontre que les banques sont exposées à des risques importants qui ne sont pas nécessairement liés à des chocs financiers macroéconomiques ou systémiques, mais qui peuvent néanmoins conduire à des pertes importantes", a déclaré la banque centrale dans son rapport 2021 sur la stabilité financière.

La BNS note que les deux banques, "et en particulier Credit Suisse", ont accusé de lourdes pertes.

UBS a fait état d'une perte de 774 millions de dollars liée à son exposition au fonds Archegos qui a fait défaut sur des appels de marge fin mars.

De son côté, la banque d'investissement de Credit Suisse a accusé une perte de plus de cinq milliards de dollars imputable à la faillite du fonds spéculatif américain après avoir déjà souffert de la faillite d'un autre client, la société britannique de services financiers Greensill Capital.

La BNS a souligné que l'exposition directe de Credit Suisse à Greensill était nettement inférieure à son exposition à Archegos mais elle a prévenu que la banque pourrait encore accuser des charges liées à d'éventuelles demandes de compensation de la part de clients.

"Chaque fois que la défaillance d'une seule contrepartie affecte de façon importante une banque, l'affaire revêt généralement une dimension de risque opérationnel et les processus de contrôle interne de la banque doivent être revus", a ajouté la banque centrale suisse.

Credit Suisse et UBS ont fait preuve de résistance dans l'environnement économique difficile actuel, qui présente plusieurs risques pour la stabilité financière, a par ailleurs indiqué la BNS.

De nouvelles mutations du coronavirus, qui pourraient nécessiter des mesures de confinement supplémentaires ou plus durables, pourraient retarder la reprise, voire entraîner une nouvelle récession, ce qui affecterait les portefeuilles de crédit des banques, a ajouté la banque centrale.

La BNS a relevé des signes de tensions sur les marchés des actions, du crédit et de l'immobilier dans un certain nombre de pays, ainsi qu'une dette publique et privée mondiale historiquement élevée.

(Brenna Hughes Neghaiwi; Blandine Hénault pour la version française, édité par)