Les Etats-Unis, G7 et UE vont retirer à la Russie ses avantages commerciaux

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Les etats-unis, le g7 et l'ue vont retirer a la russie ses avantages commerciaux[reuters.com]
(Crédits : Evgenia Novozhenina)

WASHINGTON/BRUXELLES (Reuters) - Les Etats-Unis, le G7 et l'Union européenne ont annoncé vendredi leur intention de supprimer la "clause de la nation la plus favorisée" dont bénéficie la Russie pour ses échanges commerciaux ainsi que de nouvelles mesures d'embargo sur un vaste éventail de produits importés ou exportés par Moscou.

Ces mesures punitives représentent le quatrième ensemble de sanctions imposées par les Occidentaux à la Russie depuis le déclenchement par Vladimir Poutine d'une vaste offensive militaire contre l'Ukraine le 24 février.

"Demain, nous prendrons un quatrième train de mesures pour isoler davantage la Russie et assécher les ressources qu'elle utilise pour financer cette guerre barbare", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Cette décision, a déclaré Joe Biden, est un "nouveau coup dévastateur" porté à la Russie. Vladimir Poutine est "l'agresseur" et doit en "payer le prix", a encore souligné le président des Etats-Unis.

La suppression de la clause de la nation la plus favorisée permettra aux Américains ou aux Européens d'interdire ou d'imposer des droits de douane punitifs sur les produits de la Russie, qui retrouvera un statut commercial équivalent à celui de l'Iran ou de la Corée du Nord.

Joe Biden a également fait savoir qu'une nouvelle liste d'oligarques russes visés par des sanctions allait être publiée par les autorités américaines, qui vont aussi interdire les exportations de produits de luxe vers la Russie, et les importations de fruits de mer, d'alcool et de diamants russes.

Cette liste, publiée dans la soirée par le département du Trésor, vise notamment le milliardaire Viktor Vekselberg, les membres du conseil d'administration de la banque VTB, douze élus de la Douma, la chambre basse du Parlement, et des membres de la famille du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Une interdiction des exportations de produits de luxe américains - montres, véhicules, vêtements, alcool, bijoux - à destination de la Russie et la Biélorussie est également entrée en vigueur, a précisé le département du Commerce.

De son côté, l'Union européenne va bannir les importations de biens sidérurgiques.

LES CRYPTOMONNAIES DANS LE COLLIMATEUR

Dans un communiqué, Ursula von der Leyen a en outre annoncé que les droits dont jouit la Russie en tant que membre du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale allaient être suspendus.

"La Russie ne peut pas violer grossièrement le droit international et s'attendre à bénéficier dans le même temps des privilèges liés à son appartenance à l'ordre économique international", a expliqué la présidente de l'exécutif européen.

Les alliés du G7 vont également se concerter la semaine prochaine pour sanctionner les proches de Vladimir Poutine et s'assurer que les oligarques ne peuvent pas contourner les sanctions en recourant aux cryptomonnaies.

Le département du Trésor a publié vendredi soir de nouvelles directives pour préciser que toute société américaine effectuant des transactions en cryptomonnaies devait se conformer au régime de sanctions visant la Russie.

Jusqu'ici, les plates-formes d'échange de cryptomonnaies devaient uniquement signaler une quelconque activité suspecte mais il est désormais spécifié qu'elles auront interdiction d'effectuer ou faciliter des transactions illégales.

L'Union européenne interdira également tout nouvel investissement dans le secteur énergétique russe.

"Cette interdiction concernera tous les investissements, les transferts de technologie, les services financiers, etc. Pour l'exploration et la production énergétique et auront donc un grand impact sur Poutine", a déclaré Ursula von der Leyen.

Les importations de biens russes par l'UE ont totalisé 145 milliards d'euros en 2019, selon l'institut statistique Eurostat, dont 101 milliards d'euros de pétrole et de gaz.

(Reportage Philip Blenkinsop, Sabine Siebold et Marine Strauss à Bruxelles, Steve Holland et Susan Heavey à Washington, version française Jean-Stéphane Brosse)