L'Espagne veut instaurer un congé menstruel rémunéré, une première en Europe

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L'espagne veut instaurer un conge menstruel remunere, une premiere en europe[reuters.com]
(Crédits : Susana Vera)

MADRID (Reuters) - La coalition de gauche au pouvoir en Espagne a approuvé mardi un projet de loi visant à renforcer le droit à l'avortement et à faire de l'Espagne le premier pays d'Europe à proposer un congé payé financé par l'État aux femmes souffrant de règles douloureuses.

Avec ce texte, le gouvernement dirigé par les socialistes espère garantir l'accès à l'avortement dans tout le pays et mettre fin au tabou de la menstruation au travail.

"Aujourd'hui, nous envoyons un message international de soutien à toutes les femmes qui luttent pour leurs droits sexuels et reproductifs", a déclaré à la presse la ministre de l'Égalité, Irene Montero, issue du parti de gauche Podemos.

La nouvelle loi, si elle est adoptée, permettra aux mineures de plus de 16 et 17 ans d'avorter sans autorisation parentale, et supprimera le délai de réflexion de trois jours obligatoire avant de pratiquer un avortement.

Le projet prévoit également un congé payé pour les femmes enceintes à partir de la 39e semaine de grossesse et garantit la distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits dans les institutions publiques.

Le texte stipule également que la gestation pour autrui (GPA), illégale en Espagne, est une forme de violence à l'égard des femmes.

Le projet de loi a suscité un débat en Espagne sur la question de savoir si un congé menstruel rémunéré aidera ou nuira aux femmes sur leur lieu de travail.

L'actrice et chanteuse Cristina Diaz, âgée de 28 ans, applaudit la mesure. "Si une femme a des règles qui l'empêchent de travailler, je pense que c'est formidable qu'elle puisse demander quelques jours de congé comme toute personne qui a un problème de santé", a-t-elle dit.

Le projet de loi ne devrait pas être approuvé avant plusieurs mois.

(Christina Thykjaer, Belén Carreño et Emma Pinedo ; version française Diana Mandiá)