L'enquête sur le crash de l'avion de la China Eastern s'intéresse à l'équipage, selon des sources

reuters.com  |   |  554  mots
L'enquete sur le crash de l'avion de la china eastern s'interesse a l'equipage, selon des sources[reuters.com]
(Crédits : Carlos Garcia Rawlins)

par David Shepardson

WASHINGTON (Reuters) - L'enquête sur le crash d'un Boeing de la compagnie China Eastern Airlines se penche sur les actions de l'équipage présent dans le cockpit de l'avion alors qu'aucune preuve d'un dysfonctionnement technique n'a été décelée jusqu'à présent, ont déclaré deux sources proches du dossier.

Le 21 mars, un Boeing 737-800 a brutalement décroché de son altitude de croisière et s'est écrasé dans les montagnes du sud de la Chine alors qu'il effectuait un vol entre les villes de Kunming et de Canton, tuant les 132 personnes à bord dont neuf membres d'équipage.

Selon les autorités chinoises, les pilotes n'ont pas répondu aux appels répétés des contrôleurs aériens et des avions à proximité lors du décrochage.

Le Wall Street Journal a rapporté mardi, en citant des sources au fait des premiers éléments de l'enquête des autorités américaines, que les données de vol de l'une des boîtes noires indiquaient que quelqu'un dans le cockpit avait délibérément provoquer le crash de l'appareil.

Une source a indiqué à Reuters que les enquêteurs cherchaient à déterminer si le crash était un acte "volontaire" impliquant des membres de l'équipage.

On ignore si les enquêteurs ont pu extraire des informations de l'enregistreur des voix du cockpit, endommagé lors du crash.

Boeing et le Bureau national de sécurité des transports (NTSB) américain, se refusant à tout commentaire, ont renvoyé les demandes de questions aux organismes de réglementation chinois.

L'Administration chinoise de l'aviation civile (CAAC), en charge de l'enquête, n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.

Des captures d'écran de l'article du Wall Street Journal semblent avoir été censurées mercredi des réseaux sociaux chinois Wechat et Weibo.

La CAAC avait déclaré le mois dernier que les spéculations sur l'origine du drame induisaient "gravement le public en erreur" et "interférait avec le travail d'enquête".

AUCUNE RECOMMANDATION TECHNIQUE

Le Boeing 737-800 est le prédécesseur du 737 MAX, un modèle interdit de vol depuis plus de trois ans en Chine à la suite de deux accidents mortels survenus en Indonésie en 2018 et en Ethiopie en 2019.

China Eastern, qui avait cloué au sol l'ensemble de sa flotte de 737-800 après le crash, a repris les vols de l'appareil à la mi-avril.

A l'issue d'un rapport préliminaire non publié sur l'accident, les enquêteurs chinois n'ont formulé le mois dernier aucune recommandation technique concernant le 737-800 dont les résultats en matière de sécurité sont excellents, selon les experts.

Dans une interview accordée à Reuters il y a une semaine, la présidente du NTSB, Jennifer Homendy, a déclaré que ses enquêteurs et Boeing s'étaient rendus en Chine pour aider les équipes chinoises, qui n'avait pas décelé de problème de sécurité nécessitant une action urgente.

Selon les autorités chinoises, la rédaction d'un rapport définitif sur les causes de l'accident pourrait prendre au moins deux ans.

(Reportage David Shepardson à Washington, Tim Hepher à Paris et Abhijith Ganapavaram à Bangalore, avec Stella Qiu et Martin Quin Pollard à Pékin et Jamie Freed à Sydney; version française Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)