Les actions européennes devraient finir 2022 près de leur niveau actuel

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Les actions europeennes devraient finir 2022 pres de leur niveau actuel[reuters.com]
(Crédits : Simon Dawson)

par Samuel Indyk

LONDRES (Reuters) - Le resserrement des politiques monétaires, les craintes de récession et les retombées économiques de la guerre en Ukraine devraient empêcher tout rebond significatif des actions européennes jusqu'à la fin 2022, montre mercredi une enquête de Reuters.

Les 21 sociétés de gestion, stratèges et analystes interrogés ces deux dernières semaines estiment que l'indice large européen Stoxx 600 terminera l'année à 450 points, soit un peu plus de 3% seulement au-dessus de son niveau actuel.

Les actions européennes ont perdu plus de 10% depuis le 1er janvier, leur pire début d'année depuis 2008 avec celui de 2020, marqué par l'éclatement de la crise du coronavirus.

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Cette baisse s'est poursuivie malgré la bonne tenue globale des résultats financiers du premier trimestre puisque, selon les données Refinitiv I/B/E/S, les profits du Stoxx 600 devraient avoir augmenté de 41,5% sur un an, et de 22,4% même si l'on exclut le secteur de l'énergie.

Mais les perspectives du deuxième trimestre et surtout du second semestre sont nettement plus incertaines en raison de la guerre en Ukraine, de l'inflation et du risque croissant de récession, explique Stephane Ekolo, stratège actions de Tradition, qui table sur une baisse du Stoxx 600 à 380 points d'ici la fin de l'année.

"Nous sommes toujours inquiets pour les actions au vu du contexte géopolitique et macroéconomique très difficile, conjugué à un risque de pressions sur les marges", explique-t-il.

L'un des principaux risques évoqués par les professionnels interrogés est la vitesse à laquelle les banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE), devraient resserrer leur politique monétaire au cours des prochains mois pour tenter de juguler l'inflation.

Après les déclarations des derniers jours de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, sur la sortie prochaine des taux d'intérêt négatifs, les marchés monétaires anticipent une remontée des taux de plus de 100 points de base d'ici la fin de l'année.

"L'évolution offensive de la politique monétaire de la BCE, a fortiori alors que l'on s'attend à un ralentissement de la croissance, va peser défavorablement sur la région", dit Philipp Lisibach, stratège de Credit Suisse.

Il cite aussi les menaces que pourraient représenter un niveau durablement élevé des prix de l'énergie, une escalade du conflit en Ukraine et une appréciation de l'euro pour les perspectives d'évolution des actions de la zone euro.

L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris est attendu à 6.400 points en fin d'année, donc en très légère hausse par rapport à son niveau actuel, alors que le Dax allemand devrait finir 2022 autour de 14.000 points, soit pratiquement stable, et que le FTSE 100 britannique est attendu en moyenne à 7.494 points fin décembre, contre 7.528 mercredi matin.

(Reportage Samuel Indyk, avec Milounee Purohit, Vijayalakshmi Srinivasan, Julien Ponthus et Danilo Masoni, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)