Les mauvaises nouvelles sur Société Générale ne surprennent plus

En dépit de l'annonce, pêle-mêle, de la suppression du dividende au titre de l'année 2011 et des résultats trimestriels affectés par la crise grecque, la banque s'octroie, en Bourse, un vif rebond. La débâcle de l'action, depuis le début de l'année peut l'expliquer.
Copyright Reuters

La Bourse a cela de paradoxal qu'une mauvaise nouvelle n'est pas forcément synonyme de signal vendeur. Preuve en est, en dépit de l'annonce, pêle-mêle, de la suppression du dividende au titre de l'année 2011 et des résultats trimestriels affectés par la crise grecque, Société Générale s'octroie un vif rebond. A la mi-séance, le titre avancait de près de 6 % après avoir pris ce matin jusqu'à 9,32%.. 

Pourtant les comptes trimestriels sont nettement en-deçà des attentes. En effet, la banque française annoncé ce mardi un résultat net trimestriel en baisse de 30,6% à 622 millions d'euros, alors que le consensus tablait  sur un repli de 4% à 858 millions d'euros. Cette mauvaise performance s'explique à la fois par la prise en compte d'une décote supplémentaire sur la dette souveraine grecque et de dépréciations liées à des écarts d'acquisitions dans le crédit à la consommation. Le groupe a passé une dépréciation additionnelle de 333 millions d'euros sur la Grèce, appliquant une décote de 60% sur la dette publique de la république hellénique. Son exposition à la dette grecque est ainsi ramenée à 575 millions d'euros à fin octobre, indique la banque dans un document de présentation sur son site internet. Celle à la dette italienne ressort à 1,57 milliard d'euros à fin octobre contre 2,2 milliards à fin juin.

La banque a égalament été contrainte de sacrifier le dividende au titre de l'exercice 2011 sur l'autel de ces ratios prudentiels.  Société Générale espère dans ce cadre libérer 4 milliards d'euros de fonds propres d'ici 2013. La banque estime aussi être en mesure d'atteindre un ratio de fonds propres de 9% dès le 30 juin 2012, comme l'exige l'Autorité bancaire européenne (ABE). "Nous donnons la priorité au renforcement du capital du groupe pour être au rendez-vous des exigences prudentielles de l'ABE à mi-2012 et de Bâle 3 en 2013 dans les meilleurs délais", souligne Frédéric Oudéa, le PDG de la banque, cité dans le communiqué.

Dans un contexte d'extrême nervosité alimentée par la crise des finances publiques, les investisseurs ont pris le parti du pire pour Société Générale, et plus globalement, pour l'ensemble du secteur bancaire. La banque au logo rouge et noir a vu sa capitalisation boursière fondre de plus de 25 milliards d'euros depuis les plus hauts annuels du titre atteint le 17 février. In fine, l'action a perdu plus de 50% depuis début janvier et cotait encore hier en dessous de ses niveaux du 9 mars 2009, correspondant au point bas atteint par les marchés boursiers après la chute de Lehamn Brothers. Avec un "price to book" (rapport entre le cours de Bourse et la valeur de l'actif net par action) de 0,3, Société Générale est l'une des valeurs les moins chères du secteur. 

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.