14 juillet : Emmanuel Macron ne fera pas d’entretien « bilan » des 100 jours mais prendra la parole dans les prochains jours

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Emmanuel Macron préfère reporter sa communication autour du premier bilan des 100 jours. (Crédits : POOL)
Le Président a décidé de reporter le traditionnel entretien du 14 juillet. L'échéance, qu'il avait lui-même fixée, devait servir de « premier bilan » aux 100 jours dédiés à renouer le dialogue avec les Français après les fortes tensions dues à la réforme des retraites. Mais les émeutes ont bouleversé cette période. L'Elysée annonce toutefois que le chef de l'Etat prendra bien la parole « dans les prochains jours »

Contrairement à ce qui était prévu depuis quelques mois, Emmanuel Macron ne s'exprimera pas le 14 juillet afin de dresser le bilan des 100 jours dédiés à relancer le quinquennat. Cette interview traditionnelle, à laquelle l'actuel Président s'est prêté deux fois, sur ses six années de mandat, n'aura donc pas lieu mais ce dernier prendra bien la parole « dans les prochains jours », a fait savoir mercredi l'Élysée sans préciser, pour l'heure, le format que prendra cette future expression.

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Pour rappel, le 17 avril, en décrétant « cent jours d'apaisement » et « d'action » pour clore la crise des retraites, le président Macron avait donné rendez-vous le jour de la fête nationale pour « un premier bilan ».  Le chef de l'Etat avait chargé son gouvernement d'avancer sur plusieurs chantiers dans ce laps de temps. Il a ainsi appelé à dessiner un nouveau « pacte de la vie au travail », à « renforcer le contrôle de l'immigration illégale », à établir un système de santé « profondément rebâti » ou encore à prendre des mesures pour l'école en vue de la rentrée scolaire.

Sa Première ministre Elisabeth Borne assure « avoir délivré » cette feuille de route. « Tous les chantiers que nous avions présentés fin avril dans la feuille de route ont été engagés sur les quatre axes », a-t-elle plaidé dans Le Parisien. Charge désormais au président d'en tirer les conclusions, alors que bruissent des rumeurs de remaniement.


Le choc des émeutes

Mais en dehors des chantiers du gouvernement, c'est bien entendu la mort du jeune Nahel tué par un policier le 27 juin qui a fait l'effet d'une bombe. Les très violentes émeutes consécutives ont complètement chamboulé l'agenda ministériel. Le gouvernement d'Élisabeth Borne se retrouve désormais en première ligne alors que des rumeurs sur un possible remaniement se multipliaient ces dernières semaines.

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« Avant la crise des violences urbaines, Emmanuel Macron avait vu s'apaiser la violence des oppositions depuis quelques semaines et pouvait envisager d'entrer dans une phase de réconciliation avec les citoyens, de reconstruction d'un lien détérioré. Cette crise inédite sous sa présidence va élargir le chantier présidentiel de l'apaisement », confiait à La Tribune Erwan Lestrohan, directeur d'études à l'institut de sondages Odoxa.

Améliorer le pouvoir d'achat des Français

Pour apaiser la grogne sociale et recommencer de nouveaux travaux, l'exécutif va devoir répondre « à la préoccupation première des Français qui reste le pouvoir d'achat », estime le sondeur Erwan Lestrohan. « La sortie de crise devra passer par des réponses à l'amélioration des conditions de vie. L'exécutif est attendu au tournant sur ces questions », concluait-il. Le président semble aujourd'hui estimer qu'il lui reste encore beaucoup à faire avant de dresser le premier bilan initialement prévu vendredi.

(Avec AFP)