Emeutes : Macron et Borne déclenchent l'opération câlinothérapie auprès des maires et des députés

Après une prise de parole de la Première ministre à l'Assemblée nationale devant l'intergroupe de la majorité présidentielle, le chef de l'Etat a, lui, reçu, au palais de l'Elysée, 302 maires visés par les émeutes. Des élus locaux qui appellent déjà à « simplifier les procédures » de la politique de la ville et auxquels le président Macron vient de promettre une loi d'urgence. Selon nos informations, une réunion de suivi est déjà prévue au Château dans la soirée du 4 juillet. Décryptage.
César Armand
Dans l'après-midi du 4 juillet, le président de la République (au centre) a reçu, à l'Elysée, 302 maires, dont Patrick Jarry (à gauche), maire (ex-PCF) de Nanterre, commune où a été tué le jeune Nahel. (Photo d'illustration).
Dans l'après-midi du 4 juillet, le président de la République (au centre) a reçu, à l'Elysée, 302 maires, dont Patrick Jarry (à gauche), maire (ex-PCF) de Nanterre, commune où a été tué le jeune Nahel. (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

A chacun son public. Une semaine après la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine), le président de la République a reçu, à l'Elysée, 302 maires, pendant que la Première ministre et cinq ministres se sont rendus, à l'Assemblée nationale, devant l'intergroupe de la majorité présidentielle (Renaissance, Horizons, MoDem). Au programme : articulation des actions de l'Etat et des collectivités territoriales, démonstrations d'empathie des deux têtes de l'exécutif, mise en sécurité des élus locaux et bien sûr réflexion sur les causes et les conséquences des émeutes urbaines.

« Nous voulons construire les solutions avec eux au cours d'un échange réel sur le fond », expliquait, à La Tribune, une source proche du dossier avant les prises de parole d'Emmanuel Macron et d'Elisabeth Borne.

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Simplifier les procédures

Dans la cour du Palais, chaque maire avait sa propre appréciation de la situation. Le maire (EELV) de Bordeaux entendait, lui, délivrer un message « clair » au président: « il faut privilégier la médiation et rétablir l'humain dans les quartiers ».

« Il faut se donner les moyens de simplifier les procédures car toutes les politiques de la ville sont un véritable machin d'acronyme divers », a encore lâché Pierre Hurmic.

Son homologue de Grenoble a, lui, confié à La Tribune son « amertume » après l'« explosion de colère ».

« Nous avons besoin de travailler le fond et de remplacer la politique de la ville actuelle », a poursuivi Eric Piolle.

Une loi d'urgence pour écraser tous les délais

Sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu. « Le chef de l'Etat, qui veut "qualifier les faits", nous a refait le coup du grand débat, sauf que les maires n'ont pas besoin de catharsis ou de soutien psychologique mais d'actions concrètes », tance David Lisnard, président (LR) de l'Association des maires de France, contacté par La Tribune. Aussi face à « l'écroulement de l'autorité », le maire de Cannes défend-t-il « une concentration de l'Etat sur ses missions régaliennes, une révision de la politique migratoire et une refonte de la justice pénale des mineurs ».

De son côté, Emmanuel Macron a déjà annoncé aux édiles une « loi d'urgence pour écraser tous les délais » et accélérer la reconstruction des villes touchées, érigeant en « priorité absolue », l'« ordre durable », et ce avec des « moyens exceptionnels » pour « maintenir l'effort et la pression ». Au menu: des aides financières pour la voirie et les équipements publics comme les écoles. Peu avant au Palais-Bourbon, les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Gérald Darmanin et Eric Dupont-Moretti ont fait des points « factuels » sur la situation auprès des élus de la majorité présidentielle

Une réunion de suivi dès ce soir

Le président de la République comme son gouvernement feront un point d'étape « à la fin de l'été ».« Il faut prendre le temps de l'écoute et de l'analyse. Le Conseil des ministres du 5 juillet permettra d'étudier tout cela », justifie un député Renaissance proche d'Emmanuel Macron. « Il est évident qu'il y a des choses qui ont éloigné Paris de la province, comme le non-cumul des mandats. On devrait avoir à l'Assemblée des élus des territoires, et pas uniquement des militants ou des membres de cabinets ministériels », pointe un autre, élu Horizons.

A la sortie du Château, le maire (PS) de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, espère, lui, « des actes et une politique de la ville forte ». « Personne n'a la baguette magique. Nous avons besoin de plus de République, de sécurité, de justice, mais aussi de plus de formation dans la police, d'un président de la République qui rassemble et non qui divise », a-t-il encore insisté. Toujours est-il que selon nos informations, une réunion de suivi est déjà prévue ce soir entre Emmanuel Macron et certains membres de son gouvernement.

Cliquez ci-après pour télécharger la liste des maires présents à l'Elysée

Maires

César Armand
Commentaires 7
à écrit le 05/07/2023 à 8:59
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Je garderai en mémoire le fou rire de Borne et sa collègue ministre à l'énoncé du bilan des émeutes. Tout est là.

à écrit le 05/07/2023 à 7:32
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C'est le niveau de nos maires actuels, se laisser impressionner par du vide.

à écrit le 05/07/2023 à 7:21
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Bonjour, la réalité s'est que Mr macron et sont gouvernement ne tiens absolument rien... les émeutiers sont mieux organisés.. définition des cibles, concentration des moyen , piage des magasins... raquette des enseignes, et manipulation des médias...

à écrit le 04/07/2023 à 22:34
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Pendant ce temps : La Forfusco (Force maritime des fusiliers marins et commandos) indique n'avoir pas «vent de ce genre d'action au sein de nos jeunes ou moins jeunes». Non, «aucune milice n'est à l'œuvre aux côtés ou à la place de la police», s'...

à écrit le 04/07/2023 à 19:20
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Que va t'il annoncer le 14 juillet ? Distribution de brioches ? ;-)

le 04/07/2023 à 20:17
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Toujours plus de chèques, et avec de l'argent qu'on a toujours moins... C'est ça un banquier d'affaires ? Alors les banques d'affaires sont finalement très mal gérées...

le 05/07/2023 à 7:35
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qui a detruit le dialogue avec les elus au debut de son 1er mandat qui a dit que lors de la crise des gilets jaune il avais compris et changer m macron et rien n'a changer toujurs a insulter les francais ignorer les elus meme ceux de son parti le...

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