1er mai : des manifestations dispersées et des affrontements à Paris

Par latribune.fr  |   |  473  mots
Alors que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, rappelait que le mot d'ordre de la CGT est "pas une voix pour Marine Le Pen", des organisations CGT, FSU et SUD, réunies au sein du collectif "Front social", défilaient avec un slogan distinct: "Peste ou choléra, on n'en veut pas".
142.000 personnes ont participé aux 311 rassemblements organisés dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur, 280.000 selon la CGT. A Paris, des heurts ont fait six blessés parmi les policiers.

A Paris, 30.000 manifestants selon la préfecture de police, 80.000 selon la CGT qui, avec FO et FSU-Solidaires, a conduit le défilé entre la place de la République et la place de la Nation. Et dans l'ensemble des 311 manifestations syndicales organisées en France, 142.000 participants selon le ministère de l'Intérieur et 280.000 selon la CGT. Tel est le bilan du 1er mai 2017 qui, contraint entre les deux tours de la présidentielle, a été marqué par des voix syndicales et politiques discordantes, les uns appelaient à "faire barrage" à Marine Le Pen, d'autres à voter pour Emmanuel Macron et certains à "battre les deux candidats".

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Un slogan distinct pour le Front social

Alors que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, rappelait que le mot d'ordre de la CGT est "pas une voix pour Marine Le Pen"des organisations CGT, FSU et SUD, réunies au sein du collectif "Front social", défilaient avec un slogan distinct: "Peste ou choléra, on n'en veut pas". Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, réitérait pour sa part son refus de donner une consigne de vote à ses adhérents.

La CFDT et l'Unsa, qui ont, elles, appelé à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai pour "battre" la candidate du FN, mobilisaient de leur côté, avec les étudiants de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) ou encore SOS Racisme, en réunissant, à Paris comme en régions, quelques centaines de personnes à chaque fois. Lille a fait exception, avec un cortège rassemblant CGT et CFDT.

La manifestation parisienne a même été marquée par des heurts, qui ont éclaté peu avant 15h00. "Des individus masqués et cagoulés ont jeté des projectiles et des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre", qui ont répondu en faisant "usage de grenades lacrymogènes", a indiqué la police. Elle fait état de six blessés parmi les policiers, dont un "brûlé très sérieusement au niveau du visage et de la main". Quatre personnes ont été interpellées. Plus de 9.000 policiers, gendarmes et militaires de l'opération Sentinelle avaient été mobilisés au total, dont 2.000 dédiés notamment à la sécurisation de la manifestation parisienne, selon la préfecture de police.

1,3 million de personnes en 2002

L'an dernier, en pleine contestation de la loi travail, ils étaient 84.000 personnes dans toute la France pour le 1er-Mai, de sources policières. Mais en 2002, quand le second tour opposait Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, environ 1,3 million de personnes, dont 400.000 à Paris (selon le ministère de l'Intérieur), avaient battu le pavé dans toute la France à l'appel de la CGT, la CFDT, FO, la FSU et l'Unsa pour barrer la route au FN.