Baisse de 1% (- 36.300) du nombre des demandeurs d'emploi en avril

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  833  mots
Le nombre des demandeurs d'emploi (catégorie "A") a baissé de 1% en avril, soit 36.300 en moins. Mais la nouvelle ministre du Travail, Muriel Penicaud, veut revoir les règles sur la publication des données sur le chômage pour les rendre plus pertinentes.
La courbe du nombre des demandeurs d'emploi continue de faire du "yoyo". Après la forte hausse de mars, la tendance est maintenant à la baisse. La nouvelle ministre du Travail, Muriel Penicaud, entend ouvrir le débat sur la pertinence d'une publication mensuelle du nombre des demandeurs d'emploi.

En baisse de 1%... Le ministère du Travail a communiqué les données mensuelles pour le mois d'avril du nombre des demandeurs d'emploi.... Les « vrais » derniers chiffres du quinquennat Hollande. Et ils sont donc plutôt bons. Par rapport au mois de mars - où la hausse avait été forte avec 43.700 inscrits supplémentaires - il y a cette fois 36.300 demandeurs d'emploi en moins en catégorie « A » en France métropolitaine. Ils sont maintenant très exactement 3.471.800 (3.727.600 en comptant les DOM). Sur trois mois, ce nombre augmente de 0,1% (+3.900) et sur un an, il est en baisse de 1,3%.

On le voit donc, le chômage continue de faire du « yoyo » depuis plusieurs mois, au lieu de connaître une progression quasi linéaire comme c'était le cas jusqu'en 2015. Preuve que la reprise est là mais qu'elle est molle et pas assez affirmée pour réellement permettre une inversion durable du nombre des demandeurs d'emploi. Pour autant, la situation est stabilisée... même si ce fait ne saute pas automatiquement aux yeux.

Si, cette fois, on tient compte des catégories « B et C » (chômeurs ayant eu une activité plus ou moins réduite), le nombre des demandeurs total en catégories « A, B, C » progresse de 0,6% sur un mois (+ 31.200), de 0,9% sur trois mois (+48.600) et de 2,3% sur un an. Si l'on tient compte des DOM, les demandeurs d'emplois inscrits dans ces trois catégories atteignent le nombre de 6.589.600 (6.255.900 pour la seule France métropolitaine).

Des données très (trop) fluctuantes

On le voit donc, d'un mois à l'autre, la courbe du chômage fluctue à la hausse ou à la baisse mais il y a aussi de nombreux transferts entre les différentes catégories de demandeurs d'emploi. Il suffit par exemple qu'il y ait un peu plus de radiations administratives, de défauts de mise à jour des dossiers, de conclusions de CDD courts - qui jouent un rôle très important sur les fluctuation du chômage étant donnée la structure du marché du travail - pour que le nombre des demandeurs d'emploi baissent... Et il suffit aussi que des demandeurs d'emplois en nombre conséquent retrouvent "un petit boulot" pour que la catégorie "A" baisse et, à l'inverse, que la "B" augmente.

Le taux de chômage, paramètre le plus sérieux

C'est d'ailleurs pour cela que les données du ministère du Travail ne sont pas prises en compte dans les comparaisons internationales. Celles-ci ne s'intéressent qu'aux données fournies par l'Insee qui s'appuient sur une enquête trimestrielle auprès d'environ 110.000 personnes. Ainsi, sur la base des critères déterminés par le Bureau international du travail (BIT), l'Insee considère comme chômeur une personne de 15 ans et plus qui n'a pas travaillé au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines qui suivent et recherche activement du travail. Cette enquête permet de déterminer un taux de chômage qui constitue le paramètre le plus pertinent car il permet de gommer les effets démographiques

Ainsi, le taux de chômage a baissé de 0,4 point au premier trimestre 2017, pour atteindre 9,3% de la population active en métropole et 9,6% sur toute la France. Soit son plus bas niveau depuis le début en 2012 du mandat de François Hollande..

La nouvelle ministre veut revoir les règles de publication

Consciente du problème que pose la publication mensuelle des données du ministère du Travail sur le nombre des demandeurs d'emploi, la nouvelle ministre du Travail, Muriel Penicaud a décidé de ne pas commenter ces données. En revanche, dans un communiqué elle annonce vouloir engager un débat sur la façon de mieux éclairer le public sur ces données concernant le chômage:

"Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi, dans toutes les catégories, peut être affecté, chaque mois, par différents événements de nature administrative, entraînant une fluctuation des inscriptions qui ne reflète pas bien l'évolution du marché du travail. La périodicité mensuelle de cette donnée entraîne par ailleurs une volatilité structurelle de l'information qui brouille plus qu'elle n'éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage [...] En s'appuyant sur les rapports de grande qualité déjà existants sur cette question, la ministre saisira, dès les prochains jours, les autorités et organismes compétents de façon à réfléchir, avec eux, aux moyens de mieux éclairer le débat public à l'avenir, dans un double objectif de pertinence et de transparences accrues."

On ne peut en effet que souhaiter une évolution sur la publication des données concernant le nombre des demandeurs d'emploi. Peut-être que des données trimestrielles seraient suffisantes ? Sachant que les experts estiment qu'une période de trois mois permet de dégager une vraie tendance, ce qui n'est pas le cas avec des données mensuelles.