Taux de chômage, précarité, sous-emploi... Tout connaître (ou presque) sur le marché du travail

Recul du taux de chômage de 0,3 point; 71,4% d'actifs; 85,3% des salariés en CDI... L'Insee présente une photographie complète du marché du travail en 2016.
Jean-Christophe Chanut
Selon une étude de l'Insee, le nombre des demandeurs d'emploi a diminué de 79.000 en 2016, En revanche, le nombre des personnes qui souhaiteraient travailler mais qui ne sont pas considérées comme chômeurs a progressé de 44.000. 1,6 million de personnes sont dans cette situation que l'on appelle "le halo du chômage".

Taux de chômage, phénomène du sous-emplois, prépondérance grignotée du CDI... L'Insee s'est livré à une photographie du marché du travail en 2016.

Globalement, 29,2 millions de personnes de 15 à 64 ans, soit 71,4 % de cette tranche d'âge, sont actives au sens du Bureau international du travail (BIT). Parmi elles, 26,2 millions ont un emploi et 3 millions sont au chômage (au sens du BIT).  Mais, dans cette classe d'âge, 11,7 millions de personnes sont aussi inactives, c'est-à-dire qu'elles ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un.

Le taux d'activité  des 15-64 ans a a augmenté de 1,9 point sur la décennie 2006-2016 (soit 1 million d'actifs supplémentaires) du fait du recul de l'âge de la retraite et de la quasi cessation des mécanismes de "préretraite" pour les seniors.

Le CDI largement majoritaire sauf chez les jeunes

Sans surprise, les salariés représentent 88,2% de la population active et parmi eux, 85,3% sont en CDI, 10,5% en CDD, 2,7% en intérim et 1,6% en apprentissage. On notera tout de même que le CDI est en léger repli depuis une dizaine d'années, avec un recul de 1,5 point. Autre remarque, chez les jeunes de moins de 25 ans, seuls 44% sont en CDI, alors que 32,1% sont en CDD et 16,6% en apprentissage. A ces âges, ce sont en effet surtout les jeunes peu diplômés qui sont sur le marché du travail, les autres poursuivant leurs études. A cet égard, on notera que le diplôme continue toujours d'être un passeport pour l'emploi: les sans-diplôme représentent 17,9% des chômeurs, les titulaires d'un CAP/BEP, 10,8%, d'un Bac 10,5%, d'un Bac+2 5,7% et d'un diplôme supérieur à Bac+2 5,7% également.

Chez les salariés, la part des professions intermédiaires et des cadres s'établit à 43,6%, celle des ouvriers à 20,3% et celle des employés à 27,4%.

Sans surprise également, les trois quarts de ces actifs occupés (75,8%) travaillent dans le secteur tertiaire, 13,6% dans l'industrie, 6,4% dans la construction et 2,8% dans l'agriculture.

A noter également que 18,8% des personnes en emploi  travaillent à temps partiel. Cette proportion est près de quatre fois plus élevée chez les femmes (30,1%) que chez les hommes (8,2%). En moyenne, le salariés à temps partiel travaillent 23,3 heures par semaine, contre 39,1 heures pour les salariés à temps complet et 46,2 heures pour les non-salariés.

Le taux de chômage recule mais le "halo" du chômage progresse

Cependant, 1,7 million de personnes sont en situation de sous-emploi, soit 6,5% des actifs occupés. Il s'agit essentiellement de personnes à temps partiel qui souhaiteraient travailler davantage.

Toujours en 2016, 3 millions d'actifs (au sens du BIT) sont au chômage, soit 79.000 de moins qu'en 2015. Le taux de chômage s'élève à 10,1 % en 2016 en France, en recul de 0,3 point sur un an. Depuis 2013, le taux de chômage est plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Plus fréquent chez les jeunes actifs, le chômage est plus durable chez les seniors: six chômeurs de 50 ans ou plus sur dix sont au chômage depuis au moins un an.

En revanche, le nombre de personnes dans le « halo du chômage »  progresse dans le même temps de 44.000.  Au total, parmi les inactifs, 1,6 million, souhaiteraient travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être considérés comme chômeurs au sens du BIT.

Jean-Christophe Chanut
Commentaire 1
à écrit le 18/05/2017 à 9:09
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Le taux de chômage en France évolue naturellement entre 8 et 10% depuis les années 80. Compte tenu de la crise et de la faible croissance, le taux actuel est tout à fait acceptable et n'a rien d’exceptionnel. Le catastrophisme politique contemporain ...

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