Chômage : petite pause avant l'été

Par Fabien Piliu  |   |  671  mots
François Hollande ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles si le chômage ne baisse pas
En juin, le nombre de demandeurs d'emplois s'est quasiment stabilisé selon le ministère du travail. « Seules » 1.300 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi dans la catégorie A. Pôle emploi a affiné sa méthode de recensement qui rend les comparaisons avec les statistiques précédentes délicates.

Est-ce le calme avant la tempête ? Selon la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), le nombre de demandeurs d'emplois est resté stable en juin. Selon les services statistique du ministère du Travail, « seules » 1.300 personnes supplémentaires se sont inscrites à Pôle emploi dans la catégorie A. Sur un an, il augmente de 4,7%.

Au total, fin juin 2015, on compte ainsi 3.553.500 demandeurs d'emploi en catégorie A et 5.397.400 en catégories A, B, C. Il n'y a plus qu'à espérer que le chômage ne reparte pas cet été, comme c'est bien souvent le cas avec les inscriptions massives à Pôle emploi des étudiants ayant achevé leur formation et étant désormais sur le marché du travail. Chaque année, 120.000 personnes nouvelles intègrent le marché du travail.

Une méthode différente de recensement

A noter, Pôle emploi a affiné sa méthode de recensement des demandeurs d'emplois qui rend les comparaisons avec les statistiques précédentes délicates. Concrètement, Pôle emploi a procédé à de nouveaux recoupements de données permettant de mieux repérer des personnes en formation, en service civique ou en contrat aidé. Résultat, en juin, le ministère évalue à environ 25.000 personnes  le nombre de personnes sorties des catégories A, B et C.

Reste que, méthode différente ou pas, le marché de l'emploi reste bloqué. Pourtant, l'environnement conjoncturel s'améliore. Après avoir progressé de 0,6% au premier trimestre ; le PIB devrait augmenter de 0,3% selon l'Insee au deuxième trimestre. La reprise ne semble donc pas assez forte pour réduite le nombre de demandeurs d'emplois.

Le gouvernement est optimiste

Au gouvernement, en dépit de ces statistiques bien maussades, l'optimisme reste de mise.
"Tous les indices économiques laissent à penser que la croissance est là et qu'il y a un nouveau démarrage de l'emploi", a déclaré lundi matin sur iTELE, Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement avant la publication des chiffres de Pôle emploi, en dévoilant à demi-mot la reprise des embauches dans l'intérim.

Une « tendance » à l'inversion de la courbe du chômage

" Il y a une tendance, qui à mon avis va s'installer dans les mois qui viennent, qui sera une tendance à l'inversion de la courbe du chômage. Les choses vont se faire ", a déclaré le secrétaire d'Etat. ", a-t-il assuré.

François Rebsamen, le ministre du Travail considère également la bouteille davantage pleine que vide. " L'évolution du nombre de demandeurs d'emploi doit s'analyser en longue période ; depuis le 1er Janvier 2015, son ralentissement est un signe encourageant : + 8 800 par mois en moyenne, soit deux fois moins qu'au second semestre 2014 ». Il trouve plusieurs signes encourageants dans les statistiques publiées ce lundi. « Le nombre de demandeurs d'emploi âgés de moins de 25 ans, inscrits à Pôle emploi en catégorie A, a reculé de 1,1 % au mois de juin (-6 200 personnes). Il a baissé sur les six premiers mois de l'année et n'a pas augmenté depuis deux ans et demi ", explique-t-il mettant en avant les dispositifs de mis en œuvre pour accompagner les jeunes en difficulté vers l'emploi (emplois d'avenir, Garantie jeunes).

" Les évolutions positives de plusieurs indicateurs ces derniers mois traduisent l'amélioration du contexte économique : croissance économique soutenue au premier trimestre, hausse des déclarations d'embauche de plus d'un mois (+2.6% sur le premier semestre) et de l'intérim, notamment. Elles témoignent des premiers effets du Pacte de responsabilité et de solidarité et plus généralement de nos politiques de soutien à la création d'emplois », poursuit-il, admettant toutefois que " cette amélioration devra être confirmée dans les prochains mois pour faire diminuer durablement le chômage ".

En attendant cette éventuelle confirmation, l'avenir du président de la République reste incertain. En effet, François Hollande n'en fait pas mystère depuis longtemps : il ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles en 2017 si le nombre de demandeurs d'emplois ne recule pas.