Climat des affaires : légère dégradation dans l'industrie et le commerce

Par Grégoire Normand  |   |  601  mots
Les industriels "considèrent leurs carnets de commandes étrangers et globaux un peu moins garnis" et sont par conséquent "moins optimistes" sur les perspectives générales de production du secteur, souligne l'institut statistique. (Crédits : Reuters/Regis Duvignau)
Le climat des affaires a de nouveau légèrement fléchi en mars, tout en se maintenant à un niveau "favorable", avec de bonnes perspectives du côté de l'emploi, a annoncé jeudi l'Insee dans un communiqué.

L'activité continue de ralentir au cours du premier trimestre. Selon le dernier communiqué publié par l'Insee ce jeudi 22 mars, le  climat des affaires diminue légèrement au mois de mars. L'indice qui le synthétise calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise des principaux secteurs d'activité, perd un point pour le troisième mois consécutif. "À 109, il demeure néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100)." Selon l'économiste du cabinet Markit Alex Gill, "la croissance ralentit en mars dans le secteur privé français, l'Indice PMI composite se repliant en effet pour le deuxième mois consécutif."

Selon la dernière note de conjoncture de l'Insee, la hausse du PIB devrait s'établir à 0,4% au premier comme au deuxième trimestre. D'après les dernières prévisions de la Banque de France, la croissance devrait atteindre 1,9% sur l'ensemble de l'année, un niveau très proche de la croissance du PIB atteint en 2017 (2%).

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Repli dans l'industrie

Selon les chefs d'industrie interrogés au cours du mois, la conjoncture dans l'industrie ralentit mais reste très favorable. "L'indicateur qui le synthétise perd un point, après deux en février. Il avait atteint en début d'année son plus haut niveau depuis dix-sept ans. À 111, il reste nettement au-dessus de sa moyenne de longue période (100)." Les patrons de l'industrie sont également moins optimistes qu'en février sur les perspectives de production. Les répondants considèrent que leurs carnets de commande sont moins remplis.

Le commerce de détail recule

Du côté du commerce de détail, la confiance des patrons s'érode un peu.  L'indicateur qui le synthétise perd deux points, à 113. Il reste largement supérieur à sa moyenne de longue période (100), qu'il atteint ou dépasse depuis février 2015. Concernant les perspectives, les chefs d'entreprise sont beaucoup moins nombreux qu'en février à prévoir un accroissement de leurs ventes et de leurs commandes à venir.

Stabilisation dans les services

Du côté des services, la confiance des entrepreneurs est relativement stable. D'après les patrons interrogés par le service de statistiques, le climat des affaires se stabilise à 107 après un recul de deux points le mois précédent. L'indicateur qui le synthétise reste bien supérieur à sa moyenne de long terme. Sur les perspectives générales, l'organisme de statistiques note une léger recul depuis le début de l'année.  La confiance des répondants dans le transport routier de marchandises demeure à des niveaux très élevés (115). En revanche, elle est en repli dans l'hébergement et la restauration.

Le climat des affaires s'est amélioré dans le bâtiment, après un recul de deux points le mois précédent. "Les entrepreneurs sont bien plus nombreux qu'en février à indiquer avoir augmenté leurs effectifs au cours des trois derniers mois", précise l'Insee.

Un climat de l'emploi favorable

Sur le front de l'emploi, les prévisions sont plutôt favorables. L'indice qui synthétise le climat de l'emploi est stable à 111,5, un niveau inédit depuis 2011. Selon le cabinet Markit :

"La forte demande clients, tant sur les marchés intérieurs qu'à l'export, continue de soutenir l'activité et l'emploi. Parallèlement, le maintien d'un fort degré de confiance, conjugué à une accumulation rapide des affaires en attente (dont le rythme s'accélère en outre par rapport au mois dernier), suggèrent une poursuite de la croissance dans les mois à venir."

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