Commerce extérieur : les mois se suivent et se ressemblent

Par Fabien Piliu  |   |  398  mots
C'est assez rare pour être ssouligné, le secteur aéronautique a pesé sur le commerce extrieur tricolore en novembre
En novembre, le déficit commercial s'est élevé à 4,6 milliards d'euros. C'est 300 millions de moins qu'en octobre. Les gains de compétitivité procurés par la chute des cours du brut et l'appréciation de l'euro face au dollar sont toujours sans effets notables.

Bonne nouvelle ! En novembre, les exportations ont progressé plus vite que les importations. Quand les unes ont augmenté de 3%, les autres, ont progressé de 2%. C'est assez rare pour être souligné. Toutefois, toute euphorie doit être maîtrisée.

En effet, en dépit de cette « performance », le déficit commercial s'est réduit de 300 millions d'euros par rapport au mois d'octobre, selon les Douanes. Mais il s'élève tout de même à 4,6 milliards d'euros, l'aéronautique et la chimie ayant « décroché ». « Sauveurs » réguliers du commerce extérieur tricolore, ces deux secteurs ont vu leurs entreprises procéder à d'importants achats à l'étranger, ce qui réduit l'excédent commercial affiché par le secteur.

Le commerce extérieur pèse sur la croissance

Sur les douze derniers mois cumulés, le déficit commercial a atteint 45,6 milliards d'euros, bien loin des 58,4 milliards d'euros affichés en 2014. Il faut bien que les effets positifs de la chute des cours du brut se signalent quelque part.

Car il faut bien admettre que les gains de compétitivité de la baisse du prix du baril procure, cumulée au repli de l'euro face au dollar, ont peu d'effet sur le commerce extérieur. Au cours du troisième trimestre, celui-ci a retiré 0,7 point de PIB à la croissance.

Heureusement que la consommation des ménages résiste et que l'investissement des entreprises retrouvent quelques couleurs. Sinon, les objectifs de croissance du gouvernement, pourtant modestes - 1,1% en 2015 et 1,5% en 2016 - seraient difficilement atteints.

Une fenêtre de tir actuellement favorable

Le problème, c'est que cette fenêtre de tir ne durera pas indéfiniment. Si le prix du brut remonte, si le dollar cède du terrain face à la monnaie unique, le déficit commercial pourrait à nouveau tutoyer les sommets atteints en 2011 et 2012, années au cours desquelles il s'est élevé à 74,5 - un record - et 67,5 milliards d'euros.

Il n'y a plus qu'à espérer que ces ceux phénomènes ne se déclenchent pas en même temps. On peut aussi espérer que le nombre d'entreprises exportatrices remonte enfin.

Depuis le début des années 2000, il oscille entre 100.000 et 130.000, à comparer aux 3 millions d'entreprises recensées en France. L'Italie, qui affichait un excédent commercial de 43 milliards d'euros en 2014 compte environ 200.000 entreprises exportatrices. L'Allemagne et ses 300.000 entreprises exportatrices a dégagé un excédent de 217 milliards d'euros en 2014.