Des citoyens de la Convention accusent le gouvernement de "détricoter" leurs mesures

Par AFP  |   |  448  mots
(Crédits : Reuters)
Emmanuel Macron s'était engagé fin juin à reprendre 146 des 149 propositions de la Convention visant à réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France.

Des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) voulue par Emmanuel Macron ont accusé mercredi le gouvernement de "détricoter" leurs mesures et annoncé la création d'une commission pour assurer le suivi de leurs 149 propositions.

"Les mesures sur lesquelles nous avons travaillé pendant neuf mois sont en train d'être détricotées les unes après les autres", a critiqué Yolande Bouin, venue de Bretagne pour un point-presse devant l'Assemblée nationale au côté de cinq autres membres de la CCC.

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Pour assurer le suivi de ces propositions, "nous allons créer une commission" au sein de l'association "Les 150", qui regroupe un grand nombre de membres de la Convention, a annoncé Yolande Bouin, assurant que cette commission comptera au départ une vingtaine de personnes.

"Nous ne sommes plus associés" au suivi des propositions, qui doivent donner lieu à une loi, être reprises dans la loi de finances ou par voie réglementaire, a déploré pour sa part Isabelle Robichon, venue de région parisienne.

"Le gouvernement travaille seul. Tout ce qu'il fait, c'est nous convoquer du jour au lendemain pour nous expliquer ce qu'il fait", a-t-elle regretté. Or ces citoyens ne veulent pas être pris pour des "faire-valoir".

Ils avaient appelé des députés à assister à leur point-presse. Seuls des représentants des groupes EDS (Matthieu Orphelin) et LFI (François Ruffin, Mathilde Panot, Adrien Quatennens) ont répondu présents.

Emmanuel Macron s'était engagé fin juin à reprendre 146 des 149 propositions de la Convention visant à réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre de la France.

Mais depuis, des déclarations de ministres sur le malus en fonction du poids des véhicules neufs, l'écotaxe sur le transport aérien, ou les propos d'Emmanuel Macron lui-même sur les opposants à la 5G comparés aux Amish ont suscité des inquiétudes.

"Entre être Amish et être à la pointe de la technologie, il y a une notion qu'on appelle être raisonnable", a répliqué une des citoyennes présentes.

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Ils ont aussi cité comme mauvais exemple à leurs yeux la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes tueurs d'abeilles pour sauver la filière betterave.

Lundi déjà, l'association "Les 150" avait interpellé le président de la République, demandant son "engagement formel et public" face au manque d'"ambition générale" pour le climat et à l'absence de "soutien clair" du gouvernement à leurs propositions.

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