Elections départementales : la droite l'a emporté dans 66 départements, la gauche dans 34, le FN rate de peu le Vaucluse

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  696  mots
La gauche perdrait environ 25 départements sur les 61 qu'elle contrôlait
Selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur, la gauche perd 27 départements. L'UMP-UDI en gagne 26 et le Front National aucun. Un remaniement du gouvernement est attendu dans la semaine du 6 avril.

| Article publié le 29/03 à 19h04, mis à jour le 30/03 à 9h20.

Alors que l'abstention a tout juste dépassé la barre des 50%, la gauche a perdu 27 départements sur les 61 qu'elle contrôlait, n'étant désormais plus en tête que de 34. L'UMP-UDI a quant à lui enregistré un gain de 26 départements (elle en dirigeait 40), soit une véritable vague bleue. En revanche, dans le Vaucluse il n'y aurait aucune majorité nette malgré la très forte poussée du Front National qui n'arrive cependant pas à conquérir ce département. L'Aisne reviendrait à l'UMP.

L'alliance entre l'UMP, l'UDI et le MoDem se place en tête avec 27,77% des suffrages exprimées (5.102.317 voix), selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur. Quand ils se sont présentés seuls, les binômes UMP ont récolté 8,67% des voix, contre 1,35% pour les binômes UDI et 0,26% pour ceux du MoDem. Les Divers droite ont quant à eux récolté 6,88% des voix et l'Union du centre 0,21%.

Le Front national affiche pour sa part un score de 22,36%, devançant le Parti socialiste (15,93%). Dans les cas où la gauche s'est rassemblée sous la bannière Union de la gauche, les binômes ont obtenu 9,14% des voix. Les Divers gauche enregistrent quant à eux 4,30%, le Parti radical 0,35%, EELV 0,16%, le Front de Gauche 1,45% et le PCF 0,55%.

Des départements symboliques passent à droite

La Corrèze, chère à François Hollande, repasse à droite, tout comme l'Essonne, chère à Manuel Valls et la Seine-Maritime, chère à Laurent Fabius. Mais aussi les Pyrénées -Atlantiques, les Côtes d'Armor,  le Nord, le Doubs, la Drôme, les Deux-Sèvres (chère à Ségolène Royal)  et la Creuse. En revanche, la Lozère passe de droite... à gauche (voir la carte interactive) et la Seine-Saint-Denis reste à gauche. À noter que l'Allier, l'un des deux derniers bastions communistes, passerait à droite ce qui n'est pas le cas du Val-de-marne qui reste au PCF. Le Pas-de-Calais aussi reste à gauche. Les Bouches-du-Rhône en revanche passent à droite malgré la réélection dans son canton de Marseille de Jean-Noël Guérini, le candidat ex-PS.

Margé sa lourde défaite, en gardant une trentaine de départements, la gauche reste au dessus de son niveau le plus bas, en 1992, quand elle ne contrôlait plus que 23 départements.

>>> ExcluGIF Départementales 2015, la vague bleue !

En voix, selon l'institut OpinionWay, dans les duels opposant la droite à la gauche, la première aurait obtenu 55% et la seconde 45%. Quand la gauche était face au Front National, la première obtenait 59% et le FN 41%. Quand c'est la Droite qui était face au FN, elle obtenait 66% et le FN 33%.

Enfin, en cas de triangulaire: la gauche obtenait 34%, la droite 36% et le FN 30%.

Manuel Valls, le Premier ministre, a reconnu la victoire de "la droite républicaine" et souligne que la percée du FN constitue un "bouleversement durable". Il reconnaît que les Français ont exprimé leur "fatigue" face à la situation actuelle. Manuel Valls met l'emploi au centre de sa politique et souligne que des mesures vont être prises en faveur de l'investissement public et privé et promet des initiatives pour favoriser l'emploi dans les PME.

Quand à Nicolas Sarkozy, président de l'UMP,  c'est "le mensonge", le "déni" qui a été sanctionné. Il promet que dans tous les départements contrôlé par l'UMP, l'économie sera renforcée et "l'assistanat" sera combattu. L'ancien chef d'Etat estime "qu'une nouvelle étape s'ouvre et que l'espoir renaît pour la France et que l'alternance est en marche".

Marine Le Pen, présidente du Front National,  a souligné le résultat "exceptionnel" de son parti qui constitue "un socle pour les victoires de demain".  Il est de fait indéniable que le FN, même s'il ne conquiert aucun département, poursuit un enracinement dans beaucoup de territoires. A noter que la présidente du FN a traité le premier ministre de "petit politicien médiocre" car il  s'accrochera à son poste et refusera de démissionner.

Selon nos informations un remaniement du gouvernement pourrait intervenir dans la semaine débutant le 6 avril, avec la (nouvelle) entrée d'écologistes au gouvernement.

______