Emmanuel Macron : "La France a besoin du culot des jeunes entrepreneurs"

Par Fabien Piliu  |   |  880  mots
Emmanuel Macron interrogé par le directeur de la rédaction de la Tribune Philippe Mabille, lors de la soirée lundi soir du Prix La Tribune du jeune entrepreneur.
Ce lundi 13 avril, lors de la troisième édition de son Prix national du Jeune entrepreneur (PLTJE), la Tribune a une nouvelle fois honoré le monde des start-up. Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, et Axelle Lemaire, la secrétaire d'État chargée du Numérique, auprès du ministre de l'Économie ont une nouvelle fois affiché leurs ambitions pour la French Tech, la communauté des acteurs du numérique. Le ministre a également précisé qu'une réflexion pourrait être engagée sur l'ISF.

Idylliques ! C'est ainsi que l'on pourrait qualifier les relations actuelles entre le gouvernement et les créateurs de startup, les jeunes créateurs d'entreprises que la Tribune a honoré ce lundi 13 avril lors de la troisième édition de son Prix national du Jeune entrepreneur (PLTJE).

Lors de la remise du PLTJE, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, et Axelle Lemaire, la secrétaire d'État chargée du Numérique ont une nouvelle fois affiché leurs ambitions pour la French Tech, la communauté des acteurs du Numérique.

De nouveaux dispositifs de financement pour les start-up

"On a besoin des entrepreneurs et en particulier des jeunes entrepreneurs, de leur goût du risque. Cet entêtement invraisemblable qu'il y a chez les jeunes est indispensable. Ne changez rien. Le pays a besoin de vous car vous savez prendre des risques, vous portez des valeurs dont nous avons besoin. La France a besoin du culot des jeunes entrepreneurs", a déclaré Emmanuel Macron, indiquant que de nouveaux dispositifs de financement seraient bientôt annoncés pour soutenir les start-up." C'est la raison pour laquelle il faut les aider, en ouvrant secteurs à la concurrence, en clarifiant certaines et en simplifiant certaines règles notamment dans le domaine du droit du travail. Il faut protéger les personnes, plus que les emplois pour permettre à la France de s'adapter au changement", a prolongé le ministre.

Une loi Numérique en septembre ?

Un peu plus tôt, Axelle Lemaire a également apporté son soutien aux jeunes entrepreneurs. Elle a donné quelques éclaircissements sur la politique du gouvernement dans le domaine du numérique. "Un rapport rédigé par le Conseil du Numérique sera bientôt présenté au Premier ministre. Il dessinera les ambitions de la France dans le domaine dans le numérique", a précisé Axelle Lemaire, indiquant que le calendrier de la loi Numérique serait a priori le suivant : une présentation du texte en Conseil des ministres en juin et un examen par le Parlement en septembre en première lecture. Ses priorités : croissance, confiance et inclusion, dont l'objectif sera de favoriser le développement de la fibre optique et d'élargir l'accès au numérique à toutes les populations. En particulier les personnes âgées.

"Je souhaite que le financement se dynamise, notamment avec le développement du capital risque et le capital développement ", a souligné Axelle Lemaire, se réjouissant par ailleurs des résultats du sondage publié lundi par Le Figaro et qui indique que 50% des jeunes souhaitent créer leur propre entreprise.

La loi Macron n'oublie pas les entrepreneurs

Toutes ces mesures, ces intentions viennent compléter les mesures déjà annoncées pour soutenir les startups. La loi sur la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite Loi Macron, fait également la part belle aux entrepreneurs. La relance des bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise (BSPCE) a été unanimement saluée. Pour aider ces jeunes pousses de l'économie à attirer, motiver et conserver les meilleurs, Bercy a pris le parti de dépoussiérer l'actionnariat salarié. La loi simplifie la fiscalité des dispositifs de bons de souscription de parts de créateurs d'entreprises (BSPCE), attribués gratuitement ou non, qui donnent le droit à son bénéficiaire de souscrire, au cours d'une période déterminée, des actions dont le prix est fixé lors de l'attribution des BSPCE.

Est-ce tout ? Emmanuel Macron est prêt à engager une réflexion pour que la fiscalité ne décourage pas les jeunes entrepreneurs, notamment sur l'ISF. "La fiscalité ne doit pas décourager les initiatives", a-t-il déclaré

Seules les entreprises de moins de quinze ans dont le capital est détenu au moins à 25 % par des personnes physiques et dotées d'une valorisation inférieure à 150 millions d'euros si elles sont cotées en Bourse, peuvent distribuer des BSPCE. Concrètement, la loi prévoit que les start-ups puissent en attribuer sur leurs propres titres à tous leurs salariés, et y compris ceux de leurs filiales. Jusqu'ici, ce n'était pas possible. Le dispositif se prolonge en cas de fusion - un phénomène courant - entre plusieurs start-up.

La French Tech, un concept, puis un label

Ce n'est pas la première initiative que le gouvernement a lancé pour accélérer le développement de ces pépites qui pourraient devenir les champions de demain de l'économie française. La révolte des Pigeons est passée par là.

Après avoir décidé d'assouplir la fiscalité des plus-values en 2013, considérablement alourdie un an plus tôt, essayant ainsi de renouer le dialogue avec les entrepreneurs, l'exécutif a lancé le concept de la French Tech. Un simple concept ? C'est aujourd'hui un label attribué à des grandes métropoles régionales reconnues pour leur écosystème de startups. Objectifs affichés ? Donner une identité visuelle commune forte aux startups françaises et favoriser l'échange entre elles.

En clair, c'est une fédération qui, depuis janvier, dispose d'un budget de 15 millions d'euros pour se développer à l'international. Elle peut également compter sur le soutien de Bpifrance qui a mis 200 millions d'euros de subventions à sa disposition. L'époque des Pigeons semble désormais révolue.