En 2013, le niveau de vie médian s’élevait à 1.667 euros mensuels

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  815  mots
En 2013, les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.730 euros annuels, alors qu'à l'autre bout de l'échelle, les 10 % les plus aisés disposent d'au moins 37.200 euros.
Le niveau de vie médian a quasiment stagné en 2013, atteignant 1.667 euros mensuels selon l'Insee. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.730 euros annuels, alors que pour les 10 % les plus aisés, il dépasse 37.200 euros. Le taux de pauvreté a très légèrement diminué, soit 14 % de la population qui vit avec moins de 1.000 euros par mois.

Ça stagne. Selon la dernière enquête « Revenus et les patrimoines des ménages » de l'Insee, en 2013, le niveau de vie médian s'élevait à 20.000 euros annuels (1.667 euros par mois), soit un niveau quasi équivalent (- 0,1 %) en euros constants à celui de 2012. Sous l'effet de la crise économique de 2008, le niveau de vie médian a légèrement baissé de 1,1 %, entre 2009 et 2013, soit 0,2 % en moyenne annuelle. Auparavant, entre 2004 et 2008, il avait augmenté de 1,8 % par an en moyenne.

Et si l'on découpe la population en 10 déciles égaux, toujours en 2013, les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10.730 euros annuels, alors qu'à l'autre bout de l'échelle, les 10 % les plus aisés disposent d'au moins 37.200 euros, soit 3,5 fois plus.

Pour bien comprendre de quoi il s'agit, il convient de préciser que, selon l'Insee, le niveau de vie s'entend comme le revenu disponible du ménage - revenus d'activité, retraites, indemnités de chômage, assurance-vie, PEA, livret d'épargne populaire, épargne logement, prestations sociales, etc., le tout net des principaux impôts directs - divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Ces UC correspondent aux personnes qui composent le ménage. Elles sont calculées selon une échelle qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Le niveau de vie médian partage donc la population en deux : celle qui dispose d'un niveau de vie inférieur et l'autre moitié qui a un niveau de vie supérieur.

Le niveau de vie a légèrement baissé pour la partie de la population la plus aisée

 L'Insee constate que les niveaux de vie ont tendance à se resserrer en 2013. Ainsi, si les trois premiers déciles de niveau de vie augmentent légèrement, le premier de façon plus marquée (1,1 %), alors que le niveau de vie tend à diminuer dans les déciles supérieurs : la baisse est plutôt faible du 4e au 8e décile (entre - 0,1 % et - 0,8 %), alors qu'elle est plus forte pour le 9e (- 1,8 %). Sans doute faut-il voir là une conséquence des hausses d'impôts, plus marquées pour les revenus « aisés ».

Selon l'Insee, depuis la crise de 2008, les inégalités se sont d'abord creusées avant de diminuer. C'est en 2011 que les inégalités atteignent leur niveau le plus élevé, portées par une très forte augmentation des très hauts revenus. Ainsi, entre 2008 et 2011, le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % des personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes est passée de 4,3 à 4,6. Puis, entre 2011 et 2013, on a assisté au phénomène exactement inverse. Le rapport entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus modestes revenant de 4,6 à 4,3... L'Insee explique cela notamment par le fait que la part des revenus du patrimoine (revenus financiers, loyers perçus, etc.) dans le revenu disponible des ménages a nettement baissé, passant de 11,9 % à 10,9 % entre 2012 et 2013.

Très légère baisse du taux de pauvreté en 2013

Par ailleurs, en 2013, le seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s'établit à 1.000 euros mensuels. Ce sont 8,6 millions de personnes qui vivent sous ce seuil de pauvreté, soit... 14% de la population. Cette proportion diminue cependant légèrement en 2012 et 2013 (de respectivement - 0,4 point et - 0,3 point) mais, sur cinq ans, la pauvreté a augmenté de 0,7 point.

 A noter qu'au sein de la population « pauvre », l'Insee constate quelques évolutions : le taux de pauvreté des retraités diminue, passant de 9,3 % en 2011 à 7,9 % en 2013. De même, le taux de pauvreté des actifs diminue aussi, passant de 10,9 % en 2011 à 10,5 % en 2013, contre 14,8 % des inactifs. Parmi les chômeurs, 37,3 % se situent sous le seuil de pauvreté. Toutefois, occuper un emploi ne met pas forcément à l'abri de la pauvreté : 1,9 million de personnes ayant un emploi vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit... 7,6 % des actifs occupés.

Enfin, triste constat, bien qu'en très léger recul, le taux de pauvreté des enfants s'établit à 19,6 % en 2013.

62,6% des ménages possèdent un bien immobilier

L'Insee s'est aussi penché sur le patrimoine des Français. En 2015, près de 94 % des ménages détiennent un patrimoine privé autre qu'un compte chèque : 90,1 % sous forme de produits financiers, 62,6 % disposent d'un bien immobilier et 15,0 % d'actifs professionnels. A noter que, conséquence sans doute de la crise financière de 2008, la proportion de ménages métropolitains (16,5 %) à détenir des valeurs mobilières a baissé de 8 points par rapport à 2004, au profit de l'épargne-retraite (y compris assurance-vie) qui s'établit à 44,2 % en 2015. Disposer de réserves en cas d'imprévu constitue le premier motif d'épargne, viennent ensuite la volonté de préparer ses vieux jours et acheter sa résidence principale.