Face à la flambée du prix des matières premières, la CPME demande au gouvernement d'agir

Par latribune.fr  |   |  596  mots
Déjà éprouvées par la crise du Covid-19, les PME doivent désormais faire face à la flambée du prix des matières premières. (Crédits : Francois Lenoir)
Le bois, l'acier, la mousse, le cuivre ou encore le palladium, le prix de toutes ces matières premières explose et met en difficulté les petites et moyennes entreprises, déjà mises à mal par la crise. Face à cette situation, l'organisation patronale qui les représente, la CPME, exhorte le gouvernement à prendre des mesures pour aider les entreprises.

Face à la hausse des prix des matières premières depuis le début de l'année, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) préconise une série de mesures pour aider les entreprises.

Déjà éprouvées par la crise du Covid-19, les PME doivent désormais faire face à la flambée du prix des matières comme le bois (+25% en un an), la mousse (+48%) ou encore l'acier qui a vu son prix augmenter de 30% au cours des six derniers mois, selon un document diffusé lundi et obtenu par l'AFP.

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Inflation et pénurie

Le bâtiment et des filières industrielles comme l'automobile sont touchées, mais aussi l'agro-alimentaire à travers les emballages, dont les prix ont augmenté entre 10% et 20%, d'après la CPME.

Selon une enquête réalisée par l'organisation en mai auprès de 2.000 dirigeants, "59% des entreprises sont impactées par la hausse du prix des matières premières" mais "seule la moitié envisage de répercuter la hausse sur les prix de vente".

A cela s'ajoute des pénuries de produits indispensables à certaines activités, comme les micro-processeurs ou les composants pour vélos.

Le décalage entre la reprise rapide de la demande et l'offre qui jusqu'ici ne suit pas explique en partie cette tension sur les prix. En effet, cette crise « a été caractérisée par une forte chute des prix de la plupart des marchés au premier semestre 2020 puis par un rebond plus important que ce que l'on imaginait et qui se produit encore aujourd'hui », explique Philippe Chalmin, économiste à l'Université Paris-Dauphine. Le cuivre et le palladium par exemple ont explosé depuis janvier.

Toutefois, un « atterrissage » des prix au second semestre devrait avoir lieu, ajoute l'économiste à l'occasion de la 35e édition du rapport de référence CyclOpe sur les matières premières.

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Néanmoins, pour répondre aux difficultés que cette situation engendre, la CPME demande, à la veille d'une réunion mardi au ministère de l'Economie sur le sujet, que les prix payés par les acheteurs publics, ministères et collectivités territoriales, puissent être indexés sur les prix des matières premières "pour tenir compte de la réalité de la situation économique des secteurs".

Au-delà des acheteurs publics, la CPME souhaite qu'un contrat puisse être réexaminé par un juge suite à "un changement de circonstances qui ne pouvait être prévu au moment de sa formation". L'idée est "d'adapter le contrat plutôt que le voir dénoncé", selon l'organisation.

La CPME demande aussi que pour les contrats avec le secteur public, le gel des pénalités de retard instauré pendant la crise sanitaire soit réactivé "a minima jusqu'à la fin 2021".

L'organisation propose encore la prolongation aux conditions qui prévalaient jusqu'à fin mai de la prise en charge du chômage partiel pour les entreprises qui sont à l'arrêt faute de matériaux.

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De son côté, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux avait déclaré mardi être "assez inquiet sur le bâtiment qui a vu l'acier qui a augmenté de 30-40%". Et "on a du mal à trouver du bois, on l'importe, ce qui est quand même assez frustrant", avait-il ajouté.

(Avec AFP)