France : bonne nouvelle, la dette publique a diminué à 111,8% du PIB au deuxième trimestre

Par latribune.fr  |   |  731  mots
Bruno le Maire veut ramener la dette à 108,1% du PIB en 2027 et le déficit public à 2,7% du PIB (Crédits : BENOIT TESSIER)
La dette de la France a reculé à 3.046,9 milliards d'euros, soit 111,8% du produit intérieur brut au deuxième trimestre, après 112,5% au premier trimestre, selon l'Insee. Cette baisse est attribuée à une « forte croissance » de l'activité enregistrée sur la période.

Les données tombent à pic pour le gouvernement, quelques jours après la présentation du projet de loi de finances 2024 en Conseil des ministres. La dette publique de la France s'est établi à 111,8% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, a indiqué l'Insee, ce vendredi 29 septembre. Ainsi, entre avril et juin, la dette a augmenté de 34,5 milliards d'euros pour atteindre 3.046,9 milliards d'euros. Néanmoins, en pourcentage, elle est moins élevée que les 112,5% du trimestre précédent.

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La dette s'est donc inscrite en repli par rapport au PIB compte tenu de la « forte croissance » de l'activité enregistrée sur la période, a détaillé l'Institut national de la statistique. En effet, au deuxième trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,5% par rapport au premier trimestre, toujours selon les chiffres de l'Insee publiés fin juillet. C'est 0,1% de plus que les précédentes prévisions. Une « performance remarquable », s'était alors félicité le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Une dette qui augmente en valeur absolue

Toujours est-il que la dette globale de la France a augmenté en valeur absolue. La hausse provient essentiellement de celle de la dette de l'Etat (57 milliards d'euros supplémentaires), tandis que celle des administrations de sécurité sociale a diminué de 21,6 milliards d'euros. En effet, la dette des organismes divers d'administration centrale s'est repliée de 400 millions d'euros et celle des administrations publiques locales de 500 millions d'euros.

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Si la dette s'avère moins élevée qu'au premier trimestre, elle reste toutefois largement au-dessus des 60%, seuil fixé par le traité européen de Maastricht de 1992. Ce seuil a été dépassé par la France dès la fin de l'année 2002, pour ne plus jamais repasser en-dessous depuis. Depuis la crise sanitaire, suivie de la guerre en Ukraine, la règle des 60%, comme celle d'un déficit public inférieur à 3% du PIB, ont été suspendues. Elles devraient être réactivées en 2024.

285 milliards d'euros

Pour tenter de redresser ses comptes publics avant le retour des règles européennes, le gouvernement, dans sa loi de programmation des finances publiques fixant la trajectoire budgétaire de la France jusqu'en 2027, prévoit de ramener la dette à 108,1% du PIB à cette échéance et le déficit public à 2,7% du PIB, contre 4,9% prévus cette année. Une trajectoire « peu ambitieuse » et basée sur des hypothèses de croissance « optimistes », a tancé le Haut conseil des finances publiques (HCFP) lundi. Cette trajectoire a été adoptée sans vote à l'Assemblée nationale mercredi, grâce à l'article 49.3 de la Constitution.

Le gouvernement souhaite faire des économies, car l'Etat est confronté à un effet boule de neige sur sa dette qui devrait largement augmenter en valeur l'année prochaine. Bercy compte lever 285 milliards d'euros de dette sur les marchés financiers en 2024. Cela dépasse le précédent record de 270 milliards d'euros en 2023, selon une annonce de l'Agence France Trésor mercredi. Jamais la France n'aura autant emprunté que ce qu'elle prévoit de faire l'an prochain pour financer le train de vie de l'Etat.

Si les besoins de financements de l'Etat seront moins importants en 2024 qu'en 2023, il va devoir rembourser des échéances plus élevées (160,2 milliards) en 2024 qu'en 2023 (149,6 milliards). Ainsi, la charge budgétaire de la dette devrait augmenter de 52,2 milliards d'euros en 2024 a indiqué l'AFT.

L'Espagne affiche aussi une forte baisse de son endettement public

Comme pour la France, la dette publique espagnole a été révisée fortement à la baisse au deuxième trimestre, à 111,2% du Produit intérieur brut (PIB), contre 112,8% au trimestre précédent, a annoncé ce vendredi la Banque d'Espagne. Et tout comme son voisin du Nord, la dette espagnole a augmenté en valeur, à 1.569 milliards d'euros fin juin, mais diminué en pourcentage du PIB en raison de la croissance plus forte que prévu dans le pays.

L'Institut national des statistiques (INE) a en effet revu fortement à la hausse mi-septembre la croissance espagnole pour 2021 (6,4% au lieu des 5,5% annoncés précédemment) et 2022 (5,8% au lieu de 5,5%). Ces révisions s'expliquent par « la difficulté de la mesure statistique de l'activité économique dans des circonstances exceptionnelles » comme celle du Covid-19, a justifié l'INE.

(Avec AFP)