France Travail : Elisabeth Borne veut revenir à « l'esprit du RMI »

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Elisabeth Borne est en déplacement à Salon-de-Provence. (Crédits : Reuters)
La Première ministre défend le projet de son gouvernement baptisé France Travail. Il prévoit, notamment, de durcir les conditions du RSA comme un retour à l'esprit de son ancêtre, le RMI du gouvernement Rocard en 1988.

A quoi ressemblera le futur dispositif de RSA conditionné ? En déplacement à Salon-de-Provence, Elisabeth Borne a dit vouloir revenir à « l'esprit du RMI » créé en 1988 pour suivre de manière plus personnalisée et plus exigeante les personnes au RSA. L'idée du RMI (Revenu minimum d'insertion) serait de « permettre à chacun d'avoir de quoi vivre en étant en même temps accompagné vers l'emploi », dans « une démarche d'insertion », mais « on a un peu perdu cet objectif de vue », a-t-elle estime face à la presse la Première ministre.

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« Les allocations ont pris de plus en plus de place dans les budgets des départements au détriment de l'accompagnement et de l'insertion dans l'emploi. Ce qu'on veut faire c'est renouer avec l'esprit du RMI et s'assurer qu'on ne laisse pas des bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active, ndlr) pendant des années sans accompagnement », a-t-elle précisé.

Nouvelle évolution du dispositif à venir

En 1988, le gouvernement socialiste de Michel Rocard avait lancé ce dispositif du RMI, rebaptisé RSA en 2009, fixé à 607 euros pour une personne seule. Malgré la baisse du chômage et des pénuries de main-d'œuvre dans de nombreux secteurs, le nombre des allocataires du RSA a explosé, atteignant 1,9 million, dont seuls 40% d'entre eux sont inscrits à Pôle emploi.

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Avec son projet de loi sur le plein-emploi, présenté cette semaine, l'exécutif entend réinventer l'accompagnement du RSA en imposant des contreparties pour le percevoir. Une expérimentation est menée en ce sens dans 18 départements pour préparer la réforme France Travail, qui va remplacer Pôle Emploi. Le futur RSA testé par ces 18 conseils départementaux sera plus personnalisé et plus facile pour faire des sanctions pour les allocataires ne respectant pas leurs obligations.

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L'objectif souhaité de 15 à 20 heures d'activités par semaine pour chaque allocataire ne figure pas dans la loi. Il sera « adapté » à chacun, selon le ministre du Travail Olivier Dussopt, également présent. « C'est une démarche gagnant-gagnant », a défendu Elisabeth Borne, devant un parterre d'élus, d'entreprises et d'acteurs de l'emploi locaux, dont les présidents de la région PACA Renaud Muselier et du département des Bouches-du-Rhône Martine Vassal.